Croissance dynamique de l’emploi salarié
Un rebond de l’emploi dans la construction
Au 3e trimestre 2017, l’emploi salarié marchand1 des secteurs concurrentiels (hors agriculture et particuliers employeurs) augmente en PACA au même rythme qu’au cours des deux trimestres précédents : + 0,4 %, soit + 4 370 personnes en emploi par rapport au 2e trimestre. Si la croissance est largement portée par le dynamisme de l’emploi hors intérim, celui-ci progresse cependant (+ 2,7 %, soit + 1 180 intérimaires). Au total, au 30 septembre 2017, PACA compte 1 147 400 salariés, 16 000 de plus qu’un an plus tôt (+ 1,4 %).
1 : Données arrondies provisoires : l’addition des trois secteurs d’activité peut ne pas correspondre exactement au total, car celui-ci comprend tous les intérimaires, y compris ceux des secteurs de l’agriculture et du tertiaire non marchand.
En réaffectant chaque intérimaire à son secteur d’activité employeur, l’emploi décélère dans le tertiaire marchand, passant de + 0,6 % à + 0,3 % (soit + 2 720 salariés y compris intérimaires). Ce ralentissement s’explique à la fois par un fléchissement de l’emploi hors intérim et par un repli de l’emploi intérimaire. Il concerne notamment le Commerce (+ 0,3 %, après + 0,4 %), l’Information-communication (+ 0,6 %, après + 0,8 %) et les Activités de soutien aux entreprises (+ 0,7 %, après + 0,8 %). La demande de travail baisse en revanche dans les Transports et entreposage, secteur plutôt dynamique jusqu’alors (– 0,1 %, après + 0,9 %), les Activités financières et d’assurance (– 0,3 %, après + 0,1 %), les Autres activités de services (– 0,7 %, après + 0,3 %) et les Activités immobilières (– 0,9 %, après – 0,7 %). Seul l’Hébergement-restauration connaît une accélération (+ 1,2 %, après + 1,0 %).
Dans l’industrie, les besoins en main-d’œuvre progressent légèrement après une stabilité : + 0,1 %, soit + 240 salariés. La forte augmentation de l’intérim permet de compenser la baisse de l’emploi hors intérim. La demande de travail progresse notamment dans la Fabrication de matériels de transport (+ 0,9 %, après – 0,2 %) et la Fabrication d’autres produits industriels (+ 0,5 %, après – 0,5 %). Elle se replie en revanche dans l’Industrie agroalimentaire (– 0,5 %, après + 1,3 %) et le Raffinage, industries extractives, énergie, eau,gestion des déchets et dépollution (– 0,3 %, après + 0,1 %).
Enfin, dans la construction, les besoins de main-d’œuvre rebondissent au 3e trimestre, largement soutenus par l’intérim : + 1 300 dont 920 intérimaires, soit + 1,2 % après – 0,1 %. Le taux de recours à l’intérim est ainsi à son plus haut niveau depuis 2001 : 11,2 %.
En France métropolitaine, l’emploi salarié marchand ralentit au 3e trimestre (+ 0,3 %, après + 0,5 %), freiné à la fois par l’emploi hors intérim et l’emploi intérimaire. Sur un an, la croissance de l’emploi reste toute-fois soutenue : + 1,6 %.
Les CDI confirment leur progression
Au 3e trimestre 2017, en PACA, les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) – hors intérim – continuent d’augmenter (+ 0,7 % ; + 0,8 % en France). Cette évolution concerne uniquement les embauches pérennes : + 5,4 % en CDI. La tendance à la réduction des CDD, quelle que soit la durée du contrat, enclenchée depuis plusieurs tri-mestres se poursuit (– 0,1 % pour les CDD d’un mois ou plus et – 0,4 % pour les CDD de plus d’un mois). Par ailleurs, l’intérim progresse ce trimestre de 12,9 % en évolution annuelle. Excepté l’Industrie (– 0,9 %), tous les secteurs d’activité profitent de l’embellie de l’emploi. Dans le secteur Hôtels, cafés et restaurants, les embauches sont en hausse (+ 1,8 %) tout comme dans la Construction (+ 0,8 %). Le Commerce reste stable depuis le trimestre dernier.
Les entreprises de 1 à 9 salariés ainsi que celles de 10 à 49 salariés restent très dynamiques en matière d’embauches (respective-ment + 2,3 % et + 3,5 %) et ce, malgré la suppression des contrats aidés. Les entreprises de 50 salariés ou plus ont clairement réduit le volume des nouveaux entrants (– 4,2 %).
La hausse des reprises d’emploi ne suffit pas pour améliorer le marché du travail
Rebond du taux de chômage
En PACA, après deux trimestres de repli, le taux de chômage localisé repart à la hausse au 3e trimestre 2017 (+ 0,3 point par rap-port au trimestre précédent). Il s’établit ainsi à 11,1 % de la population active et rejoint un niveau proche de celui observé en début d’année. Sur un an, il recule cependant de 0,2 point.
En France métropolitaine, le taux de chômage progresse égale-ment en rythme trimestriel, pour la première fois depuis mi-2015 (+ 0,2 point) et atteint 9,4 % de la population active. Sur un an, il continue néanmoins de se replier (– 0,3 point).
Tous les départements de la région sont concernés par cette élévation du taux de chômage. Elle est similaire à la moyenne régionale (+ 0,3 point) dans les Alpes-Maritimes (10,3 %), les Alpes-de-Haute-Provence (11,4 %) et le Vaucluse (12,3 %). Elle est légèrement moins prononcée (+ 0,2 point) dans les Hautes-Alpes (8,9 %), le Var (10,7 %) et les Bouches-du-Rhône (11,5 %).
Nouvelle accélération de la demande d’emploi2
Au 3e trimestre 2017, PACA compte en moyenne 496 100 demandeurs d’emploi de catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité). C’est 19 500 de plus qu’un an auparavant (+ 4,1 %, après + 3,8 % au 2e trimestre 2017). Pour les deux tiers, cette hausse est imputable à la demande d’emploi des femmes : + 5,7 %, contre + 2,5 % pour les hommes. Pour la première fois depuis deux ans, la demande d’emploi des jeunes de moins de 25 ans s’accroît sur un an (+ 1,1 % en moyenne). La demande d’emploi des 50 ans ou plus continue de s’amplifier (+ 8,2 %, après + 7,8 %). Si la demande d’emploi de longue durée accélère vivement (+ 6,6 %, après + 2,8 %), le nombre d’inscrits depuis moins d’un an progresse deux fois moins qu’au 2e trimestre (+ 2,3 %, après + 4,6 %).
En France métropolitaine, la demande d’emploi s’intensifie également sur un an (+ 2,7 %, après + 2,3 %), mais le nombre de jeunes continue de se replier (– 1,8 %) et celui des seniors progresse à la même cadence qu’au trimestre précédent (+ 6,1 %). Enfin, la demande d’emploi de longue durée s’accroît à un rythme nettement moins rapide qu’en PACA (+ 2,4 %).
2 : À partir de 2018, la Dares et Pôle emploi présenteront sous un format rénové les statistiques sur les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi. Cette refonte de la publication vise à mettre l’accent sur les évolutions tendancielles de ces statistiques (en moyenne trimestrielle) plutôt que sur leurs variations au mois le mois. Cette modification est valable dès le présent communiqué.
Une nouvelle hausse des reprises d’emploi ce trimestre
Au cours du 3e trimestre 2017, plus de 88 600 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B ont accédé à un emploi d’un mois ou plus, en hausse de 4,8 % par rapport au 3e trimestre 2016. Sur 12 mois glissants, cela représente près de 357 400 reprises d’emploi (+ 5,5 % par rapport à l’année précédente). Sur la même période, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B s’est accru de 2,4 %. 15 200 demandeurs d’emploi de moins de 25 ans ont retrouvé un emploi. Il s’agit de la classe d’âge qui profite le plus des reprises d’emploi avec un taux de 13,1 % (8,8 % pour les 25-49 ans et 4,8 % pour les 50 ans ou plus). Plus des deux tiers des reprises d’emploi concernent des demandeurs d’emploi ayant moins d’un an d’ancienneté. À nouveau, trois domaines professionnels représentent près de la moitié des reprises d’emploi : l’Hôtellerie-restauration tourisme (en progression de + 6,4 %), le Commerce, vente et grande distribution (+ 6,4 %), les Services à la personne et à la collectivité (+ 4,2 %).
La dégradation de l’indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) est moins importante au cours du 3e trimestre 2017
Avec une conjoncture économique maintenue telle qu’elle s’établit au 3e trimestre 2017, un demandeur d’emploi de PACA resterait, en moyenne, inscrit près d’un an, un mois et deux semaines (410 jours) sur les listes de Pôle emploi, soit 9 jours en plus ce trimestre (+ 23 jours au 2e trimestre). L’ICDC régional augmente de près de deux mois (+ 55 jours) sur un an. Cette dégradation touche toutes les catégories de population, surtout les seniors (+ 85 jours) et les professions intermédiaires (+ 86 jours). Les jeunes, quant à eux, voient leur ICDC progresser plus faiblement (+ 27 jours).
L’ICDC dans les Alpes-de-Haute-Provence (458 jours) et les Hautes-Alpes (437 jours) se dégrade d’environ deux mois et deux semaines sur l’année. Dans les Bouches-du-Rhône (422 jours) et dans le Var (389 jours), il augmente d’environ deux mois. Dans le Vaucluse (422 jours) et les Alpes-Maritimes (394 jours), il se détériore d’un mois à un mois et demi.
Zoom sur le marché du travail territorialisé
Hausse du taux de chômage dans toutes les zones d’emploi sauf Briançon et Menton - Vallée de la Roya
Au 3e trimestre 2017, le taux de chômage progresse dans chacune des zones d’emploi de PACA, à l’exception de Briançon (8,4 %) et Menton - Vallée de la Roya (8,9 %), où il est stable. L’accroissement est le plus vigoureux (+ 0,4 point) dans la zone d’emploi de Gap (8,8 %) qui continue cependant de figurer parmi les taux de chômage les plus bas de PACA, ainsi que dans celles de Salon-de-Provence (11,5 %), Avignon (11,8 %), Draguignan (12,2 %), Fréjus - Saint-Raphaël (12,5 %), Cavaillon - Apt (12,7 %) et Arles (13,3 %). Dans les autres zones d’emploi de PACA, la hausse du taux de chômage oscille entre + 0,2 et + 0,3 point, proche de l’évolution régionale.
La zone euro croît à vive allure et la croissance française atteindrait + 1,9 % en 2017
En France, l’activité est restée soutenue au 3e trimestre 2017. La consommation des ménages a accéléré, l’investissement est resté solide, mais le commerce extérieur a contribué négativement. La croissance atteindrait + 1,9 % en moyenne en 2017. Elle resterait solide début 2018, tirée notamment par l’investissement des entreprises. L’emploi marchand accélérerait en fin d’année, avec l’amélioration de l’activité. En revanche, l’emploi non marchand baisserait du fait des suppressions d’emplois aidés. Au total, le taux de chômage, qui a ponctuellement augmenté pour atteindre 9,7 % au 3e trimestre, repartirait à la baisse pour atteindre 9,5 % fin 2017.
Une situation économique régionale toujours bien orientée
Selon la Banque de France, à la fin du 4e trimestre 2017, la production industrielle est à nouveau en hausse dans les filières de la Fabrication de composants électroniques, de la Fabrication de matériels de transport et dans le secteur de l’Industrie agroalimentaire alors que suite à des incidents techniques en fin de période, la stabilité prévaut dans les filières de la Chimie et de la Métallurgie. Au final, le taux d’utilisation des capacités de production s’établit à 82 %, soit un taux qui atteint la moyenne de longue période. Même si très ponctuellement on observe une érosion de la demande adressée à l’industrie régionale, sur longue période elle demeure suffisante pour alimenter favorablement les carnets de commandes.
Dans les services marchands, composante majeure de l’économie régionale, le niveau des transactions demeure sur une trajectoire positive dans la majorité des filières.
Dans la construction, la production progresse avec des carnets de commandes en hausse et soutenus par une demande publique et privée qui est favorablement orientée. Les prix des devis se stabilisent.
L’emploi se renforce dans l’ensemble des composantes économiques avec une progression plus marquée dans les services marchands et la construction. À court terme, les professionnels anticipent, une nouvelle progression de l’activité dans l’ensemble des secteurs économiques en PACA.
Une nouvelle baisse des demandes de délai de paiement .
En PACA, au 4e trimestre 2017, le nombre d’entreprises ayant sollicité l’Urssaf pour étaler le paiement de leurs cotisations continue de baisser fortement (– 26 % en annuel) et représente 2 % des entreprises, soit 3 456. La tendance à l’amélioration se pour-suit, et concerne tous les secteurs d’activité. L’Industrie et le Commerce restent les secteurs où la baisse des demandes de délais est la plus forte (– 29 % et – 37 %). Les secteurs de la Construction et de l’Hôtellerie, café et restauration demeurent toutefois les plus impactés en structure avec environ 4,2 % des demandeurs de délais de paiement.