En PACA, le 4e trimestre termine 2017 par une hausse du nombre d’emplois salariés, tirée par l’emploi hors intérim. Les Déclarations préalables à l’embauche (DPAE) suivent la même tendance (+ 3,0 % hors intérim) notamment avec une progression des embauches en CDI qui perdure. Le taux de chômage recule et les reprises d’emploi augmentent. Cette situation s’observe également au niveau national. L’année 2017 aura également été favorable à l’économie.
Les premières perspectives de 2018 sont à nouveau bien orientées.
Des créations d’emploi en constante augmentation
Près de 15 000 emplois créés en 2017
Au 4e trimestre 2017, l’emploi salarié marchand des secteurs concurrentiels hors agriculture et particuliers employeurs progresse de 0,3 % en PACA, comme au trimestre précédent (+ 3 740 salariés). Sur l’ensemble de l’année, près de 15 000 emplois (+ 1,3 %) ont ainsi été créés, après un peu plus de 20 000 en 2016 (+ 1,8 %). L’intérim a représenté la création d’un emploi sur dix environ en 2017, contre une sur trois en 2016. Au total, fin 2017, PACA compte 1 146 000 salariés dans les secteurs marchands non agricoles.
En réaffectant chaque intérimaire à son secteur d’activité employeur, l’essentiel des créations d’emploi ont été réalisées dans le tertiaire marchand (+ 12 340 emplois y compris intérim, soit + 1,4 %). En 2017, elles ont été les plus nombreuses dans les Activités de soutien aux entreprises (+ 2,8 %), le Commerce (+ 1,2 %), l’Hébergement-restauration (+ 2,4 %), le Transport et l’entreposage (+ 1,8 %) et l’Information et communication (+ 3,0 %). À l’inverse, les besoins de main-d’œuvre se sont contractés dans les Autres activités de services (– 2,1 %) et dans une moindre mesure, dans les Activités financières et d’assurance (– 0,6 %) et les Activités immobilières (– 0,9 %).
Avertissement : L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations sont réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. Ces modifications sont susceptibles de générer des révisions accrues sur les données. Par ailleurs, depuis le premier trimestre 2017, les données sont établies en coproduction avec l’Acoss (champ hors intérim) et la Dares (sur l’intérim).
Après avoir augmenté de 0,4 % en 2016, l’emploi dans l’industrie (y compris intérim) s’est stabilisé en 2017. Le repli dans le secteur Raffinage, industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution (– 1,7 %) a été compensé par les hausses dans l’Industrie agroalimentaire (+ 1,3 %), la Fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques ; Fabrication de machines (+ 0,6 %) et la Fabrication de matériels de transport (+ 0,6 %).
Dans la construction, les besoins de main-d’œuvre progressent vigoureusement pour la deuxième année consécutive : + 2,2 % (soit + 2 450 emplois y compris intérim). Contrairement à 2016 où il était à l’origine de l’essentiel des créations d’emploi, l’intérim ne contribue que très peu à la croissance de l’emploi.
En France métropolitaine, l’emploi progresse de 1,6 % sur un an, soit sa plus forte progression en dix ans. L’intérim, qui expliquait presque la moitié des créations d’emploi en 2016, n’en représente plus qu’une sur cinq un an plus tard.
Les CDI toujours en progression
En région PACA, les Déclarations d’embauches (DPAE) hors intérim continuent de progresser au dernier trimestre 2017 (+ 2,1 % tous types de contrats confondus, +2,3 % en France) notamment avec des embauches en contrat à durée indéterminée toujours en augmentation (+ 2,9 %). Ce type de contrats représente 16 % des déclarations. Sur un an, les DPAE ont évolué de + 3 %.
Tous les secteurs d’activité bénéficient de cette hausse au 4e trimestre. L’Hébergement-restauration représentent 23 % des déclarations d’embauches et affichent une augmentation de + 3,7 % au dernier trimestre 2017, suivi par le secteur de la Construction (+ 3,5 %), bien qu’il ne représente que 3 % des déclarations. Le secteur des Services termine l’année par une hausse sensible des embauches (+ 1,4 % après plusieurs mois aux alentours de + 0,5 %).
Cette progression des embauches concerne également tous les types d’entreprises ce trimestre, notamment celles de 10 à 49 salariés, avec une évolution trimestrielle de + 2,7 %. Les DPAE dans les très petites entreprises augmentent dans une moindre mesure (+ 1 %).
Un marché du travail favorable en PACA
Recul historique du taux de chômage
En PACA, malgré quelques soubresauts, le taux de chômage est orienté à la baisse depuis début 2015. Fin 2017, après un trimestre de rebond, il diminue fortement dans la région (– 0,7 point) et s’établit ainsi à 10,4 % de la population active. Il s’agit du niveau le plus faible observé depuis mi-2011 et de la plus forte baisse trimestrielle jamais enregistrée. Sur un an, le taux recule de 1,1 point.
En France métropolitaine, le repli est de même ampleur qu’en PACA, tant en rythme trimestriel qu’annuel. Le taux de chômage atteint ainsi 8,6 % de la population active fin 2017, son plus bas niveau depuis début 2009.
Tous les départements de la région sont concernés par ce recul annuel du taux de chômage. La baisse est plus prononcée (– 1,2 point) dans le Vaucluse (11,6 %), les Bouches-du-Rhône (10,7 %) et le Var (10,0 %). Elle est un peu moins marquée (entre – 1,0 et – 0,9 point) dans les Alpes-Maritimes (9,6 %) et les Alpes-de-Haute-Provence (10,8 %). Enfin, elle est la plus faible (– 0,8 point) dans les Hautes-Alpes (8,4 %), où le taux de chômage demeure le plus bas de PACA.
Accélération de la demande d’emploi de longue durée
Au 4e trimestre 2017, PACA compte en moyenne 498 500 demandeurs d’emploi de catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité) soit, 19 700 de plus qu’un an auparavant (+ 4,1 %).
Pour les trois quarts, cette hausse est imputable à la demande d’emploi des femmes : + 6,2 %, contre + 2,1 % pour les hommes. Le nombre de jeunes de moins de 25 ans s’accroît moins vite (+ 1,9 %) que celui des 50 ans ou plus (+ 8,0 %). La progression des inscrits depuis moins d’un an est moins soutenue (+ 0,8 %) mais celle de la demande d’emploi de longue durée s’intensifie (+ 8,7 %).
En France métropolitaine, la demande d’emploi progresse à un rythme moins fort qu’au niveau régional (+ 2,8 %). Si les évolutions pour les seniors ainsi que celles par sexe et par ancienneté d’inscription sont similaires à la région, le nombre de jeunes continue de se replier (– 1,0 %).
Hausse des reprises d’emploi tout au long de l’année
Au cours du 4e trimestre 2017, près de 85 400 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B ont accédé à un emploi d’un mois ou plus. Ce chiffre est en hausse de 7,8 % par rapport à l’année précédente. Sur 12 mois glissants, cela représente plus de 363 600 reprises d’emploi (+ 5,6 % par rapport à l’année précédente).
Sur la même période, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B s’est accru de 3,1 %. 16 700 demandeurs d’emploi de moins de 25 ans ont retrouvé un emploi. Il s’agit de la classe d’âge ayant le plus profité des reprises d’emploi (avec un taux de 10,9 % contre 7,8 % pour les 25-49 ans et 4,2 % pour les 50 ans et plus). Plus des deux tiers des reprises d’emploi concernent des demandeurs d’emploi avec moins d’un an d’ancienneté.
Trois domaines professionnels concentrent près de la moitié des reprises d’emploi : les Services à la personne et à la collectivité (+ 10,4 %), l’Hôtellerie-restauration tourisme (+ 7,4 %) et le Commerce, vente et grande distribution (+ 7,1 %).
PACA se place au 6e rang des régions pour le volume de reprises d’emploi (9 % des reprises d’emploi en France métropolitaine).
En 2017, l’indice de conjoncture de durée au chômage (ICDC) se dégrade
Avec une conjoncture économique maintenue telle qu’elle s’établit au 4e trimestre 2017, un demandeur d’emploi de PACA resterait, en moyenne, inscrit près d’un an et une semaine (371 jours) sur les listes de Pôle emploi, soit 25 jours de moins ce trimestre.
Toutefois, l’ICDC régional augmente de trois semaines sur un an. Cette détérioration annuelle touche particulièrement les femmes (+ 31 jours), les employés (+ 26 jours) et les 25 - 49 ans (+ 27 jours). Seuls les seniors voient leur indice s’améliorer (– 45 jours en un an).
L’ICDC augmente d’un mois dans Hautes-Alpes (409 jours) et le Var (352 jours) ; d’au moins trois semaines dans le Vaucluse (391 jours) et les Bouches-du-Rhône (393 jours) ; de plus de deux semaines dans les Alpes-de-Haute-Provence (410 jours) et de plus d’une semaine dans les Alpes-Maritimes (349 jours).
L’ICDC est un indicateur conjoncturel proposé par Pôle emploi dans le but de synthétiser l’incidence de la conjoncture économique sur l’état du marché du travail, et les opportunités qu’il offre pour trouver un emploi. Il reproduit le calcul de l’espérance de vie d’une population en évaluant la durée moyenne de chômage d’une cohorte fictive de demandeurs d’emplois qui connaîtraient durant toute la période de chômage les mêmes conditions sur le marché du travail que celles du trimestre considéré.
Zoom sur le marché du travail territorialisé
Un dynamisme de l’activité en France et dans la zone euro
Fin 2017, l’activité économique a augmenté plus vivement qu’au 3e trimestre dans la zone euro, a résisté au Japon et au Royaume-Uni et a été moins dynamique aux États-Unis. Le commerce mondial a rebondi en 2017, retrouvant un rythme inédit depuis le début des années 2000. Porté entre autre par les importations américaines, il serait encore solide en 2018.
D’après les prévisions de l’Insee, l’activité garderait une cadence soutenue début 2018. Au 4e trimestre, le chômage a retrouvé son niveau d’avant crise dans la zone euro.
En France, l’activité économique est restée dynamique au 4e trimestre 2017 et l’investissement des entreprises a progressé.
Sur l’ensemble de l’année 2017, l’activité a crû de + 2,0 %, rythme le plus dynamique depuis 2011. Début 2018, l’augmentation du PIB serait soutenue. L’emploi marchand progresserait solidement et le taux de chômage resterait inchangé. Côté ménages, le pouvoir d’achat marquerait le pas au 1er trimestre puis rebondirait ensuite. La consommation des ménages continuerait de progresser modérément alors que l’investissement en logement ralentirait franchement. À l’inverse, l’investissement des entreprises resterait tonique et le commerce extérieur aurait une contribution légèrement positive à l’acquis de croissance mi-2018.
Une situation économique régionale toujours bien orientée
L’orientation favorable de l’économie régionale perdure
Selon la Banque de France, à la fin du 1er trimestre 2018, la production industrielle évolue faiblement suite à des décalages de production et des incidents techniques notamment dans les secteurs de la Pétrochimie et de la Métallurgie. Pour autant la tendance de fonds observée perdure, à avoir un carnet de commandes bien orienté pour entretenir les plans de charge. Le taux d’utilisation des capacités de production se stabilise à 80 % soit un taux proche de la moyenne de longue période (82 %).
Dans les services marchands, composante majeure de l’économie régionale, le niveau des transactions demeure sur une trajectoire positive dans la majorité des secteurs notamment dans l’Hébergement, l’Intérim, le Transport, l’Ingénierie et la Maintenance industrielle.
Dans la construction, la production accélère avec des carnets de commandes en hausse soutenus par une demande publique et privée. Les prix des devis se stabilisent.
L’emploi se renforce particulièrement dans les services marchands et la construction et se stabilise dans l’industrie. Dans l’ensemble des composantes économiques de PACA, les professionnels anticipent une activité qui devrait être bien orientée.
La baisse des demandeurs de délais se poursuit
Au cours du 1er trimestre 2018 en PACA, 4 334 entreprises ont demandé un délai à l’Urssaf pour le paiement de leurs cotisations, soit 2,6 % des entreprises. En un an, les demandes ont baissé de 16 %.
Cette amélioration concerne toutes les tailles d’entreprises, notamment celles de moins de 10 salariés (– 18 % en annuel).
Tous les secteurs sont concernés, plus particulièrement celui de l’Hébergement-restauration et l’Industrie (respectivement – 22 % et – 21 % en annuel).