Points de vigilance
L’activité progresse
Au 3e trimestre 2024, l’économie française affiche une hausse modérée de l’activité, portée par la demande intérieure, notamment sous l’effet des Jeux Olympiques et Paralympiques. En région, des signaux de fragilité persistent : les défaillances d’entreprises poursuivent leur hausse entamée
en 2022 - se rapprochant des plus hauts de 2010 - notamment dans la construction et l’immobilier. Les salaires se stabilisent après des hausses modérées les trimestres précédents.
Un marché de travail contrasté
Après un ralentissement au 2e trimestre, l’emploi salarié accélère ce trimestre, notamment grâce au redressement de l’emploi privé qui avait marqué le pas. L’industrie et le tertiaire marchand (intérim compris) repartent à la hausse après une stabilisation au 2e trimestre. Dans la construction, les effectifs reculent pour le 6e trimestre consécutif. Le taux de chômage, quasi-stable, demeure proche de son niveau le plus bas. La demande d’emploi repart légèrement à la hausse. La durée moyenne d’inscription à France Travail continue à se dégrader et le volume des offres recule nettement.
Situation sociale
La baisse du nombre de bénéficiaires du RSA ralentit en région. Dans le Var le les Bouches-du-Rhône, ce recul s’interrompt.
Retour sur la plénière du 21 janvier 2025
Le commerce en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Le commerce est le premier secteur employeur dans notre région. Si 9 des 10 principaux établissements employeurs sont des hypermarchés, les postes salariés du secteur se concentrent dans les TPE-PME, notamment dans les structures de moins de 10 salariés.
Le commerce est un secteur jeune, avec une part importante de professionnels de moins de 30 ans, qui offre des emplois stables mais des salaires relativement plus faibles que ceux des autres secteurs. Les tensions sont prégnantes parmi les principaux métiers du commerce : 8 sur 10 sont identifiés comme étant en tension par la Dares et France Travail. Entre 2019 et 2030, les postes à pouvoir dans les métiers du commerce en région viseront pour l’essentiel à remplacer les départs en fin de carrière.
Les formations commerciales de type BTS attirent un grand nombre de jeunes et l’apprentissage y est particulièrement développé.
Le commerce couvre une large palette de métiers, dans les domaines de la vente, du marketing, des achats et de la conception de produits… Il s’agit d’un secteur qui est confronté à de nombreux enjeux, notamment en lien avec l’évolution des pratiques de consommation, comme la digitalisation des achats et l’essor de la seconde main.
Hausse ponctuelle de l’activité nationale
En France, l’activité a accéléré au 3e trimestre 2024 (+ 0,4 %, après + 0,2 %), portée par le soutien ponctuel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. La demande intérieure a augmenté grâce à la progression de la consommation des ménages et au dynamisme des administrations, alors que la baisse de l’investissement s’est poursuivie. Le commerce extérieur a légèrement pesé sur l’activité : les importations ont reculé, mais les exportations plus encore, en particulier pour les produits manufacturés. Les incertitudes politiques pèsent sur la confiance des ménages et sur le climat des affaires qui a chuté à l’été. L’investissement des ménages, comme celui des entreprises, baisse. En prévision, l’activité marquerait le pas au 4e trimestre 2024 par contrecoup des Jeux Olympiques et Paralympiques, puis croîtrait faiblement au 1er semestre 2025 (+ 0,2 % par trimestre). L’acquis de croissance pour 2025 à mi-année serait modeste à + 0,5 %.
Une situation de fragilité qui persiste en région
Les défaillances d’entreprises toujours en hausse
Au 3e trimestre 2024, le nombre de défaillances d’entreprises en Provence-Alpes-Côte d’Azur poursuit sa hausse entamée depuis début 2022. Près de 6 700 entreprises ont déposé le bilan sur les douze derniers mois (d’octobre 2023 à septembre 2024), contre 5 300 sur les douze mois précédents, soit une augmentation de + 25 %. La tendance est similaire au niveau national (+ 24 %). Cette augmentation des défaillances sur un an concerne tous les secteurs. Elle est particulièrement marquée dans les Activités immobilières (+ 63 % sur un an), les Transports (+ 45 %), les Activités financières et d’assurance (+ 36 %) et la Construction (+ 34 %, avec près d’un quart des défaillances enregistrées). Dans l’Hébergement-restauration et le Commerce, le rythme est moins soutenu qu’aux trimestres précédents (respectivement + 29 % et + 20 % sur un an).
Tous les départements de la région suivent cette tendance à la hausse sur un an. La progression est nette dans les Alpes-de-Haute-Provence (+ 40 % sur un an), suivies du Var, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes (respectivement + 34 %, + 25 % et + 24 %), et plus contenue dans le Vaucluse (+ 14 %).
Des créations d’entreprises toujours en baisse
Au 3e trimestre 2024, 25 720 immatriculations de nouvelles entreprises ont été enregistrées en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce volume est en baisse de - 1,9 % par rapport au 2e trimestre. Cette baisse est toutefois moins soutenue qu’au trimestre précédent (- 5,7 %), après un début d’année dynamique (+ 5,9 %). Elle est par ailleurs plus importante pour les entreprises classiques (hors micro-entrepreneurs) que pour les micro-entrepreneurs (- 2,5 %, contre - 1,7 %), alors que ces derniers représentent les deux tiers des immatriculations de la région. Au niveau national,pour l’ensemble des entreprises, les créations baissent aussi, mais plus rapidement qu’au 2e trimestre (- 3,3 %, après - 1,9 %).
Stagnation des salaires
Au 3e trimestre 2024, le salaire moyen par tête (SMPT)* mensuel — hors prime de partage de la valeur — s’élève à 2 773 € en région. Il stagne par rapport au trimestre précédent, en partie en lien avec l’absence de revalorisation exceptionnelle du SMIC, en dehors de celle du 1er janvier et depuis celle appliquée à compter du 1er mai 2023. Le SMPT reste inférieur de 215 € au SMPT national, mais s’accroît à un rythme légèrement plus élevé sur un an (+ 2,7 %, contre + 2,5 % au national). Si le secteur de la construction verse en moyenne les salaires les plus bas (2 438 €), celui de l’industrie pourvoit les salaires les plus élevés (3 726 €). Dans ce dernier, seule l’Industrie agro-alimentaire n’atteint pas le SMPT de la région (2 430 €), les activités de Cokéfaction et raffinage affichent quant à elles le SMPT le plus élevé (6 210 €). À l’inverse, le sous-secteur de l’Hébergement et restauration présente le SMPT le plus bas (2 152 €).
Le salaire moyen par tête (SMPT) : est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Les effectifs intérimaires pris en compte pour le calcul du SMPT sont ceux produits par la Dares. |
Redressement de l’emploi salarié
Un rebond de l’emploi salarié plus marqué qu’au niveau national
Au 3e trimestre 2024, l’emploi salarié accélère en Provence-Alpes-Côte d’Azur, après un 2e trimestre quasi-stable : + 0,4 % (soit + 7 300 salariés), après + 0,1 %. Ce redressement s’explique par celui de l’emploi privé qui avait marqué le pas au printemps (+ 0,4 %, après une stabilité) et qui représente les
trois quarts de l’emploi salarié total. De son côté, l’emploi public reste dynamique et progresse au même rythme que le secteur privé (+ 0,4 %, comme au 2e trimestre). L’intérim soutient très peu la croissance de l’emploi mais augmente à un rythme plus accéléré (+ 0,8 %, soit + 400 salariés, après + 0,4 %). Fin septembre 2024, le nombre de salariés s’élève ainsi à 2 033 800 : c’est 18 100 de plus qu’un an auparavant, soit + 0,9 % (+ 0,7 % dans le privé et + 1,6 % dans le public).
Dans le tertiaire marchand, l’emploi (intérim compris) repart à la hausse, après s’être stabilisé au 2e trimestre : + 0,4 % au 3e trimestre, soit + 3 800 salariés. Près de 900 créations d’emploi sont imputables à l’intérim. Les évolutions au sein des sous-secteurs sont cependant hétérogènes. Si les augmentations sont très marquées dans les Transports et entreposage (+ 1,1 %, après + 0,4 %) et l’Hébergement-restauration (+ 1,0 %, après - 0,3 %), elles sont beaucoup plus mesurées ailleurs, comprises entre + 0,1 % et + 0,4 %, comme dans le Commerce (+ 0,2 %, après - 0,5 %). Dans deux sous-secteurs en revanche, les effectifs diminuent : dans les Services de soutien aux ménages, l’emploi se contracte pour la 1re fois depuis la crise sanitaire (- 0,2 %, après + 0,9 %), tandis que les Activités immobilières poursuivent leur baisse enclenchée il y a deux ans (- 1,0 %, après - 0,9 %). Au total, l’emploi dans le tertiaire marchand dépasse de + 0,7 % son niveau d’il y a un an (+ 7 400 salariés). Dans le tertiaire non marchand (intérim compris), la croissance de l’emploi se prolonge de façon quasi ininterrompue depuis la crise sanitaire : + 0,4 %, soit + 2 500 salariés, après + 0,3 %. Sur un an, elle atteint + 1,6 % (+ 10 600 salariés).
Dans le tertiaire non marchand (intérim compris), la croissance de l’emploi se prolonge de façon quasi-ininterrompue depuis la crise sanitaire : + 0,4 %, soit + 2 500 salariés, après + 0,3 %. Sur un an, elle atteint + 1,6 % (+ 10 600 salariés).
Dans l’industrie (intérim compris), la croissance progresse vivement, après un 2e trimestre quasi-stable : + 0,6 %, soit + 1 100 salariés, après + 0,1 %. Les effectifs rebondissent nettement dans la Fabrication de matériels de transport (+ 1,3 %, après + 0,2 %) et l’Industrie agro-alimentaire (+ 1,0 %, après + 0,1 %) et, de façon plus mesurée, dans la Fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques ; fabrication de machines (+ 0,5 %, après - 0,1 %). La croissance se prolonge au même rythme qu’au trimestre précédent dans le Raffinage, industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution (+ 0,6 %). Seul le sous-secteur de la Fabrication d’autres produits industriels demeure atone (+ 0,1 %, après une stabilité). Sur un an, l’emploi salarié industriel s’élève de + 1,4 % (+ 2 600 salariés).
Dans la construction, les effectifs (intérim compris) reculent pour le 6e trimestre consécutif, mais sur un rythme de moins en moins soutenu depuis le début de l’année : - 0,2 %, soit - 310 salariés, après - 0,4 %. En rythme annuel, la contraction demeure néanmoins très forte : - 2,2 % (soit - 2 900 salariés).
Au 3e trimestre 2024, l’emploi salarié repart à la hausse dans la plupart des départements de la région, après avoir reculé au 2e trimestre : les Hautes-Alpes (+ 0,6 %, après - 0,7 %), le Var (+ 0,4 %, après - 0,1 %), les Alpes-de-Haute-Provence (+ 0,2 %, après - 0,3 %) et le Vaucluse (+ 0,2 %, après - 0,1 %). Les principaux contributeurs à l’augmentation régionale sont les Alpes-Maritimes (+ 0,4 %, après une stabilité) et surtout les Bouches-du-Rhône (+ 0,3 %, comme au 2e trimestre), seul département où la croissance annuelle dépasse la régionale.
En France métropolitaine, malgré une progression de l’emploi public vigoureuse au 3e trimestre 2024 (+ 0,4 %, après + 0,3 % au 2e trimestre), la croissance de l’emploi salarié total est plus modérée qu’en région (+ 0,2 %, après - 0,1 %), car l’emploi privé peine à se redresser (+ 0,1 %, après - 0,2 %). Depuis début 2023, les effectifs intérimaires ne cessent de reculer (- 0,9 %, après - 2,3 %).
Repli des embauches au 3e trimestre 2024
Sur un an, le nombre des déclarations préalables à l’embauche (DPAE) en Provence-Alpes-Côte d’Azur régresse de – 1 %, suivant la tendance nationale. La dynamique des CDD d’un mois ou moins, relevée pour l’ensemble du territoire français (+ 2 %) ne se confirme pas en région, où ce type de contrat se contracte légèrement de - 0,3 % sur un an. Les embauches en CDI continuent leur repli (- 5 %). Pour les CDD de plus d’un mois, la décroissance est de - 2 %. Seules les entreprises de 250 salariés et plus se distinguent pour une augmentation de leurs DPAE. Elles progressent de + 14 %, portées par le dynamisme des CDD de plus d’un mois (+ 7 %) et des CDD d’un mois ou moins (+ 19 %).
Au 3e trimestre 2024, seul le secteur du Commerce renoue légèrement avec la croissance (+ 0,3 %). Le secteur de la Construction reste vulnérable avec un nombre d’embauches en nette diminution (- 7 % sur un an). Cette baisse s’observe dans l’ensemble des départements. Les DPAE dans les secteurs des Services, des Hôtels-café-restaurants et de l’Industrie décroient également mais à un rythme moins prononcé (respectivement - 2 %, - 0,3 % et - 0,3 %). Ce sont les activités d’Information et communication (- 18 %) et Immobilières (- 14 %) qui présentent les plus forts replis annuels.
La croissance de l’apprentissage toujours modérée
Fin septembre 2024, Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 69 200 apprentis dans les secteurs public et privé. Après avoir enregistré des taux de croissance annuels à deux chiffres, ce nombre progresse modestement sur des rythmes comparables depuis mi-2023 : + 3 % sur un an, soit + 2 300, après + 4 % au trimestre précédent.
En France métropolitaine, les rythmes de croissance sont identiques : + 3 % sur un an, soit + 29 300, après + 4 % mi-2024. Le nombre d’apprentis s’élève à 987 600.
Au niveau régional, la hausse du nombre d’apprentis entre le 3e trimestre 2023 et le 3e trimestre 2024 explique environ une création d’emploi salarié sur dix sur l’année glissante comme un an plus tôt. À l’échelon national, cette part reste plus importante qu’en région, autour d’un quart.
Un marché du travail contrasté
Le taux de chômage demeure au plus bas
Au 3e trimestre 2024, le taux de chômage localisé s’établit à 7,9 % de la population active en Provence-Alpes-Côte d’Azur, soit + 0,1 point par rapport au 2e trimestre (après - 0,3 point), date à laquelle il avait atteint son niveau le plus bas depuis 1982. Sur un an, il décroît de - 0,2 point.
En France métropolitaine, le taux de chômage au sens du BIT s’élève à 7,2 % de la population active, également en hausse de + 0,1 point sur un trimestre (après - 0,2 point). Contrairement à la région, il demeure supérieur de + 0,5 point à son point bas atteint en 1982. Sur un an, il se stabilise.
Après avoir diminué dans tous les départements de la région au printemps, le taux de chômage se stabilise quasiment partout au 3e trimestre : les Hautes-Alpes (6,2 %), les Alpes-Maritimes (6,7 %), les Alpes-de-Haute-Provence (8,0 %), les Bouches-du-Rhône (8,5 %) et le Vaucluse (9,7 %). Dans le Var, il augmente à peine, de + 0,1 point (7,2 %).
Avertissement : Au 2e trimestre, avec le confinement général de la population, un grand nombre de personnes basculent temporairement vers l’inactivité, faute notamment de pouvoir réaliser des recherches actives d’emploi dans les conditions habituelles. Le taux de chômage recule alors « en trompe-l’œil » malgré une chute inédite de l’emploi. Au 3e trimestre, le retour à un comportement plus habituel de recherche et un niveau d’emploi encore déprimé conduisent à un fort rebond du taux de chômage. Au 4e trimestre, le taux se replie de nouveau, sous l’effet conjoint de la poursuite du rebond de l’emploi et de la légère baisse du taux d’activité liée au deuxième confinement. Depuis 2021, la dynamique du taux de chômage s’explique à nouveau par les mécanismes traditionnels d’évolutions du taux d’emploi et de la population active. |
Le recul de la demande d’emploi s’interrompt
Au 3e trimestre 2024, Provence-Alpes-Côte d’Azur compte en moyenne 446 400 demandeurs d’emploi inscrits sur les listes de France Travail en catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité). Ce nombre repart légèrement à la hausse, après deux trimestres de diminution (+ 0,3 %, soit + 1 200 demandeurs d’emploi, après - 1,0 %). Sur un an, le recul s’atténue (- 0,1 %, après - 0,3 %).
La baisse trimestrielle s’interrompt pour les hommes comme pour les femmes (respectivement + 0,2 % et + 0,3 %, après - 1,0 %). Sur un an, la demande d’emploi féminine continue de décroître (- 0,4 %, après - 0,9 %) alors que la masculine maintient sa hausse de + 0,3 %.
Seule la tranche d’âge des jeunes de moins de 25 ans continue de reculer, bien que sur un rythme beaucoup moins soutenu qu’au 2e trimestre 2024 : - 0,2 %, après - 1,2 %. Sur un an, leur nombre est quasi-stable, après quatre trimestres de forte élévation : + 0,1 %, après + 1,9 %. Dans le même temps, la demande d’emploi des seniors repart à la hausse : + 0,7 %, après - 0,7 %. Sur un an également, le fléchissement cesse, après trois années de baisse ininterrompue : + 0,2 %, après - 1,0 %.
Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) augmente à nouveau sur un trimestre (+ 0,2 %, après - 1,2 %) et continue de s’élever sur un an (+ 0,8 %, après + 0,4 %). Leur part dans l’ensemble des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C se stabilise à 42,0 %. Parallèlement, le nombre d’inscrits depuis moins d’un an renoue avec la hausse en rythme trimestriel (+ 0,4 %, après - 0,8 %), mais poursuit sa baisse annuelle (- 0,7 %, après - 0,8 %).
La demande d’emploi s’accroît à nouveau dans la moitié des départements de la région au 3e trimestre 2024 : le Var (+ 0,7 %, après - 1,5 %), les Bouches-du-Rhône (+ 0,5 %, après - 0,9 %) et le Vaucluse (+ 0,5 %, après - 0,1 %). L’autre moitié des départements poursuit sa diminution entamée en début d’année : les Alpes-Maritimes (- 0,4 %, après - 1,4 %), les Alpes-de-Haute-Provence (- 0,5 %, après - 0,8 %) et les Hautes-Alpes (- 1,3 %, après - 1,6 %).
Baisse annuelle des retours à l’emploi ce trimestre
Au cours du 3e trimestre 2024, près de 87 000 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A et B ont accédé à un emploi d’un mois ou plus, soit une baisse de - 1,5 % par rapport au 3e trimestre 2023.
La majorité des départements connait une baisse annuelle du volume des reprises d’emploi. Elle est plus forte dans les Alpes-Maritimes (- 3,2 %), suivies des Hautes-Alpes (- 2,6%), des Alpes-de-Haute-Provence (- 2,3 %), des Bouches-du-Rhône (- 2,0 %) et du Var (- 0,3 %). Seul le département du Vaucluse connaît une augmentation (+ 1,8 %).
La part des demandeurs d’emploi bénéficiaires du RSA avec une reprise d’emploi est de 9 % sur l’ensemble des retours à l’emploi et de 16 % sur les inscrits en catégories A et B (13 % en catégories A, B et C).
Le taux de retours à l’emploi (retours à l’emploi ramenés aux demandeurs d’emploi en catégories A et B) s’établit à 9,2 % (− 0,1 point sur un an). Quatre départements ont un taux supérieur à celui de la région : Alpes-Maritimes (9,6 %), Var (9,9 %), Alpes-de-Haute-Provence (9,9 %) et Hautes-Alpes (13,8 %). Les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse ont quant à eux des taux inférieurs.
L’indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) se dégrade de nouveau au 3e trimestre 2024
Au 3e trimestre 2024, un demandeur d’emploi de Provence-Alpes-Côte d’Azur reste, en moyenne, inscrit consécutivement plus de dix mois et trois semaines (327 jours) sur les listes de France Travail. Après une amélioration en début 2024, l’indicateur se dégrade de plus de trois semaines (+ 24 jours) au cours des 2e et 3e trimestres 2024. Cette hausse concerne toutes les populations : les plus fortes dégradations concernent les femmes (341 jours, + 21 jours en trois mois) et plus particulièrement les femmes de 25-49 ans (337 jours, + 23 jours), les professions intermédiaires (403 jours, + 31 jours) et les seniors (484 jours, + 19 jours). En rythme annuel, l’ICDC régional se détériore de plus de deux semaines.
Concernant les domaines professionnels, tous les indicateurs sont en hausse au cours du 3e trimestre 2024 dont la Communication, média, multimédia (382 jours, + 43 jours en un trimestre), le Support à l’entreprise (391 jours, + 34 jours) et les Arts, façonnage d’ouvrages d’art (370 jours, + 31 jours). Les ICDC qui se détériorent le moins au cours de ce trimestre proviennent des secteurs de l’Installation et maintenance (302 jours), de l’Hôtellerie-restauration, tourisme, loisirs, animation (312 jours) et du Transport, logistique (310 jours).
En ce qui concerne les demandeurs d’emploi bénéficiaires du RSA, l’ICDC est de 307 jours. Cette durée est plus élevée que celle de la région dans le Vaucluse (341 jours), les Alpes-de-Haute-Provence et les Bouches-du-Rhône (325 jours chacun). L’ICDC se détériore au cours de ce trimestre dans tous les départements, à l’exception des Alpes-de-Haute-Provence et du Vaucluse qui stagnent (respectivement - 1 et - 3 jours).
Un volume d’offres d’emploi collectées par France Travail en dessous des années précédentes
En 2023, le nombre d’offres d’emploi collectées par France Travail est en léger recul par rapport à 2022 mais se maintient à un niveau élevé. L’année 2024 connaît en revanche un net recul du nombre d’offres collectées sur les trois premiers trimestres. En cumul sur 12 mois d’octobre 2023 à septembre 2024, le nombre d’offres collectées diminue de - 10,1 % par rapport à l’année précédente. Cette diminution, observée dans l’ensemble des départements, est plus rapide au niveau régional qu’au niveau national.
En septembre 2024 (en cumul depuis octobre 2023), le nombre d’offres d’emploi collectées baisse, notamment dans l’hôtellerie-restauration, le commerce, vente et grande distribution, et les services à la personne et à la collectivité. Ces trois domaines représentent conjointement un peu moins de la moitié des offres. La diminution des offres collectées est plus contenue dans le domaine de l’industrie.
Zoom sur le marché du travail territorialisé
Le taux de chômage est quasi-stable dans la plupart des zones d’emploi de la région
La quasi-stabilité du taux de chômage régional s’observe dans la plupart des zones d’emploi de Provence-Alpes-Côte d’Azur, sauf dans celles de Manosque (8,1 %), Fréjus (8,6 %) et Avignon (partie région, 10,9 %) où il progresse de + 0,2 point.
Situation sociale
La diminution du nombre de bénéficiaires du RSA ralentit
Au 3e trimestre 2024, le nombre de foyers bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) s’établit à 139 000 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il poursuit sa baisse amorcée mi-2021, mais sur un rythme de moins en moins soutenu (- 2,1 % sur un an, soit - 3 000 foyers bénéficiaires, après - 3,6 % au 2e trimestre). Cette diminution s’observe dans quasiment tous les départements de la région, à l’exception des Bouches-du-Rhône et du Var où le recul s’interrompt (respectivement + 0,1 % et + 0,6 %). Au niveau national, les effectifs repartent à la hausse pour la 1re fois en plus de trois ans (+ 0,5 % sur un an, après - 1,3 %).
Depuis l’arrêt des mesures de prolongation à l’assurance-chômage mi-2021 qui avait conduit à une forte remontée du nombre de bénéficiaires de l’Allocation spécifique de solidarité (ASS) en juillet, les effectifs ne cessent de diminuer. Cependant, comme pour le RSA, le recul est de moins en moins prononcé : fin août 2024, le nombre d’allocataires s’établit à 19 700 (- 1,1 % sur un an, après - 4,7 % fin mai 2024). Cette baisse, identique au niveau national, concerne tous les départements de la région, sauf les Bouches-du-Rhône (+ 0,4 %), qui enregistrent leur 1re élévation en trois ans et demi, et le Var (+ 1,2 %), dont les effectifs étaient déjà repartis à la hausse dès juin.
Parallèlement, le nombre de foyers bénéficiaires de la Prime d’activité (PA) se stabilise sur un an dans la région au 3e trimestre 2024, après trois trimestres de recul (- 3,0 % au 2e trimestre), et s’établit à 387 400. La baisse se poursuit dans tous les départements, sauf les Bouches-du-Rhône et le Var (respectivement + 0,4 % et + 0,8 %). En France métropolitaine, les effectifs repartent légèrement à la hausse (+ 0,7 %, après - 3,1 %).
Indicateurs avancés
Selon les estimations de la Banque de France, en décembre 2024, l’activité en France a peu évolué dans l’Industrie et le Bâtiment, et a continué de progresser dans les Services marchands. En janvier 2025, l’activité progresserait dans l’Industrie et dans une moindre mesure dans le Bâtiment, et ralentirait dans les Services marchands. Les carnets de commandes sont jugés bas dans tous les secteurs de l’Industrie, hormis l’aéronautique. Ils repartent à la baisse dans le Bâtiment. À l’image de la tendance nationale, fin 2024, l’activité en Provence-Alpes-Côte d’Azur est apparue bien orientée dans le secteur des Services marchands et relativement atone dans les autres compartiments de l’économie. L’emploi reste défensif sauf dans les Travaux publics où les effectifs ont été réduits.
Des hausses de prix ont été observées hormis dans le secteur de la Construction où la situation est plus tendue.
En ce début d’année 2025, les anticipations d’activité paraissent favorables mais sont toujours teintées d’incertitudes au regard du contexte politique.