Les créations d’emploi se contractent
Les créations d’emploi salarié ralentissent
Au 2e trimestre 2018, le nombre de salariés en emploi progresse de 0,1 % (soit + 1 500 salariés) en Provence - Alpes - Côte d’Azur, après + 0,5 %, et s’établit à 1 844 500. Ce ralentissement s’explique par l’essoufflement des créations d’emploi dans le secteur privé (+ 0,1 %, après + 0,6 %) et par une croissance faible dans le secteur public (+ 0,1 %, comme au 1er trimestre). En 2018, l’intérim contribue plus modérément à la croissance de l’emploi qu’au cours de ces deux dernières années : + 1,2 % au 2e trimestre (soit + 600 intérimaires), après + 0,7 %. Au total sur un an, le nombre de salariés s’accroît de 17 600 dans la région (+ 1,0 %, après + 1,2 %).
En réaffectant chaque intérimaire à son secteur d’activité employeur, les créations d’emploi ralentissent fortement dans le tertiaire marchand au 2e trimestre 2018, après un début d’année particulièrement dynamique : + 1 200, après + 6 400 (soit + 0,1 %, après + 0,7 %). La décélération est très vive dans l’Hébergement-restauration (+ 0,2 %, après + 2,5 %) et l’Information-communication (+ 0,4 %, après + 2,3 %) et plus modérée dans les Transports et entreposage (+ 0,5 %, après + 0,9 %). La demande de travail continue d’augmenter dans les Activités de soutien aux entreprises et les Autres activités de services (+ 0,3 %, après + 0,2 %). À l’inverse, la tendance à la baisse se poursuit dans les Activités immobilières (– 0,9 %, après une stabilité) et dans les Activités financières et d’assurance (– 0,5 %, après – 0,2 %). Dans le Commerce, les créations d’emploi s’interrompent (– 0,1 %, après + 0,4 %).
Avertissement : Jusqu’à présent, les estimations trimestrielles d’emploi publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand – hors agriculture et activité des particuliers employeurs. Depuis la publication de juillet 2018 portant sur le 1er trimestre 2018, le champ est étendu à l’ensemble de l’emploi salarié. Sont ainsi ajoutés les salariés du tertiaire non marchand, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs. Les salariés du tertiaire non marchand travaillent dans l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine ou l’action sociale. Parmi eux, 70 % relèvent du secteur public, les autres exercent une activité non marchande dans le privé (soutien scolaire, médecin, etc.).
Par ailleurs, depuis la publication de juillet 2017 portant sur le 1er trimestre 2017, les données sont établies par l’Insee en coproduction avec l’Acoss (champ privé hors intérim) et la Dares (sur l’intérim).
Enfin, l’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du Bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations sont réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. Ces modifications sont susceptibles de générer des révisions accrues sur les données.
Dans le tertiaire non marchand, l’emploi se stabilise (après + 0,2 %), grâce au soutien de l’intérim qui compense la baisse des effectifs hors intérim.
Dans l’industrie, l’embellie entamée fin 2017 se prolonge au 2e trimestre : + 0,2 %, après + 0,3 %. Les besoins de main-d’œuvre augmentent dans tous les sous-secteurs, à l’exception de la Fabrication d’autres produits industriels. La progression est la plus forte dans le Raffinage ; Industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution (+ 0,6 %, après + 0,1 %). Dans l’Industrie agroalimentaire, la demande de travail augmente, mais moins vivement qu’au cours des deux trimestres précédents (+ 0,3 %, après + 1,2 %). Le nombre de salariés dans l’industrie retrouve le niveau qu’il avait cinq ans auparavant. Après des rythmes de croissance plutôt vigoureux depuis 2016, les besoins de main-d’œuvre se modèrent dans la construction en 2018 (+ 0,2 % par trimestre). Au 2e trimestre, l’emploi ne progresse que grâce au soutien de l’intérim, dont le taux de recours retrouve son plus haut niveau.
En France métropolitaine, l’emploi salarié ralentit une nouvelle fois au 2e trimestre (+ 0,1 %, après + 0,2 %), sous l’effet conjugué d’une décélération de l’emploi hors intérim et d’une légère baisse de l’intérim. Sur un an, la croissance s’établit à + 0,8 %, après + 1,2 %.
Un fort recul des déclarations d’embauche
En région Provence - Alpes - Côte d’Azur, après plusieurs trimestres d’évolution positive, les Déclarations préalables à l’embauche (DPAE) sont en forte baisse par rapport au 1er trimestre 2018 (– 3,7 %). Ce recul concerne tous les types de contrat. Les embauches en CDI, qui pèsent pour 16 % des déclarations, reculent de 4,0 %. Les CDD de moins d’un mois perdent 3,7 % et représentent 67 % des embauches. La baisse des DPAE est très forte dans l’Hébergement-restauration (– 10,2 %) et plus modérée dans les Services (– 2,4 %). Ces deux secteurs regroupent 84 % des déclarations d’embauche du 2e trimestre. À l’inverse, elles progressent dans les secteurs de l’Industrie et de la Construction (respectivement + 6,4 % et + 3,0 %) mais ne concentrent que 6 % des intentions d’embauche du trimestre. Les très petites entreprises restent dynamiques pour l’emploi. Elles sont les seules à embaucher plus qu’au 1er trimestre (+ 2,1 %) et avec une part importante de CDI (19 %). Les embauches des entreprises de 10 à 49 salariés sont en recul de 9,2 % ce trimestre.
Un marché du travail favorable
Le taux de chômage est orienté à la baisse
En Provence - Alpes - Côte d’Azur, le taux de chômage localisé repart à la baisse au 2e trimestre 2018 : – 0,2 point par rapport au trimestre précédent, après + 0,5 point début 2018. Il s’établit ainsi à 10,6 % de la population active. Ce taux est le plus bas observé depuis 2011, à l’exception de celui de fin 2017, marqué par une baisse historique. Sur un an, il diminue également de 0,2 point. En France métropolitaine, le repli trimestriel est de même ampleur (– 0,2 point) et le taux de chômage atteint 8,7 % de la population active. Sur un an, le recul est deux fois plus marqué qu’en région (– 0,4 point). Tous les départements sont concernés par cette baisse. Avec – 0,3 point, elle est la plus forte dans les Alpes-Maritimes (9,7 %) et les Alpes-de-Haute-Provence (11,1 %). Dans le Var (10,2 %), les Bouches-du-Rhône (11,0 %) et le Vaucluse (11,7 %), la diminution est similaire à la région (– 0,2 point). Le recul est légèrement moins marqué (– 0,1 point) dans les Hautes-Alpes (8,5 %), où le taux de chômage demeure le plus bas.
La demande d’emploi poursuit son ralentissement amorcé en début d’année
Au 2e trimestre 2018, la région dépasse la borne des 500 000 demandeurs d’emploi inscrits sur les listes de Pôle emploi en catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité). Le rythme de croissance annuel décélère pour le deuxième trimestre consécutif : + 2,7 %, soit + 13 000, après + 3,2 % début 2018. Le ralentissement concerne à la fois les hommes et les femmes, toutefois la hausse annuelle demeure beaucoup plus vigoureuse pour ces dernières (+ 4,6 %, contre + 0,7 % pour les hommes).
Stagnation des reprises d’emploi ce trimestre
Au cours du 2e trimestre 2018, près de 102 900 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B ont accédé à un emploi d’un mois ou plus, soit une hausse de + 0,6 % par rapport au 2e trimestre 2017. Sur 12 mois glissants, cela représente près de 371 300 reprises d’emploi (+ 5,1 % par rapport à l’année précédente). Sur la même période, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B s’est accru de + 1,4 %. 16 000 demandeurs d’emploi de moins de 25 ans ont retrouvé un emploi. Il s’agit de la classe d’âge ayant le plus profité des reprises d’emploi avec un taux de 13,4 % (10 % pour les 25-49 ans et 5,8 % pour les 50 ans et plus). Plus des deux tiers des reprises d’emploi concernent des demandeurs d’emploi avec moins d’un an d’ancienneté. Trois domaines professionnels concentrent plus de la moitié des reprises d’emploi : les Services à la personne et à la collectivité (+ 3,3 %), l’Hôtellerie-restauration tourisme (+ 1 %) et le Commerce, vente et grande distribution (– 0,5 %).
L’indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) se stabilise
Avec une conjoncture économique maintenue telle qu’elle s’établit au 2e trimestre 2018, un demandeur d’emploi de Provence - Alpes - Côte d’Azur resterait, en moyenne, inscrit un an et plus de trois semaines (388 jours) sur les listes de Pôle emploi, soit 4 jours de plus ce trimestre. Cette hausse concerne les cadres (+ 26 jours), les seniors (+ 22 jours), les hommes (+ 10 jours) et les ouvriers (+ 8 jours). En revanche, l’indicateur est en légère amélioration pour les jeunes, les professions intermédiaires et les femmes (de 6 à 4 jours en moins en trois mois). En rythme annuel, l’ICDC régional diminue de près de deux semaines (– 13 jours).
Les ICDC dans les Alpes-de-Haute-Provence (419 jours) et dans le Vaucluse (411 jours) restent élevés, même si dans ce dernier il est observé une petite éclaircie de – 5 jours (385 jours), ainsi que dans les Bouches-du-Rhône (386 jours, – 8 jours). L’indicateur des Hautes-Alpes (382 jours) se détériore faiblement (+ 6 jours), comme celui des Alpes-Maritimes (362 jours avec + 5 jours). Celui du Var (378 jours) connait la plus forte hausse trimestrielle avec + 10 jours.
le calcul de l’espérance de vie d’une population en évaluant la durée moyenne de chômage d’une cohorte fictive de demandeurs d’emplois qui connaîtraient durant toute la période de chômage les mêmes conditions sur le marché du travail que celles du trimestre considéré.
Zoom sur le marché du travail territorialisé
Baisse du taux de chômage dans toutes les zones d’emploi sauf à Briançon et Orange
En rythme annuel, le taux de chômage décroît au 2e trimestre dans chacune des zones d’emploi de Provence - Alpes - Côte d’Azur, à l’exception de Briançon (8,6 %) et Orange (12,3 %), où il est stable. Le repli est le plus marqué (– 0,3 point) à Menton - Vallée de la Roya (8,3 %), Nice (9,7 %), Digne-les-Bains (10,8 %), Marseille - Aubagne (11,6 %) et Cavaillon - Apt (12,0 %). Dans les autres territoires, la baisse du taux de chômage oscille entre – 0,2 point et – 0,1 point, proche de l’évolution régionale.
En France, l’activité accélérerait au 2e semestre après avoir été modérée au 1er semestre
Début 2018, les écarts de croissance s’accentuent entre les grands pays. Au 1er semestre 2018, l’activité a été stimulée aux États-Unis par une politique budgétaire procyclique. En zone euro, l’allant des économies allemande et espagnole contraste avec les difficultés observées en Italie. Certaines économies émergentes connaissent par ailleurs de fortes tensions financières et inflationnistes. L’environnement international resterait néanmoins porteur, avec un commerce mondial encore dynamique malgré les tensions protectionnistes.
En France, après une année 2017 très dynamique, la croissance a nettement ralenti au 1er semestre (+ 0,2 % par trimestre). Au-delà des facteurs internationaux qui ont pesé sur le climat des affaires, l’activité économique a été pénalisée par des facteurs ponctuels (grèves, baisse du pouvoir d’achat au premier trimestre, moindre consommation en énergie, maintenance de raffineries).
Cependant, le retour à la normale dans les secteurs des transports et de l’énergie, combiné à des immatriculations dynamiques durant l’été, conduiraient à un rebond de la consommation des ménages au 3e trimestre.
En fin d’année, le pouvoir d’achat progresserait fortement en raison des réductions de cotisations sociales et de taxe d’habitation, et prendrait ainsi le relais pour soutenir la consommation. Le taux de chômage continuerait de baisser pour s’établir à 8,9 % fin 2018. Bénéficiant également d’un investissement des entreprises robuste et d’une accélération des exportations, le PIB français croîtrait de + 0,5 % au 3e trimestre puis de + 0,4 % au 4e, conduisant à une croissance de + 1,6 % en moyenne en 2018.
Au 3e trimestre, l’embellie de l’économie régionale se confirme
Les demandes de délais toujours en baisse
Au cours du 3e trimestre 2018 en région, 2 417 entreprises ont demandé un délai à l’Urssaf pour le paiement de leurs cotisations, soit 1,4 % des entreprises. En un an, les demandes ont baissé de 27 %.
Cette amélioration concerne uniquement les entreprises de moins de 10 salariés (– 32 % en annuel), alors que les demandes augmentent de 3 % pour les autres entreprises.
Tous les secteurs bénéficient de cette baisse et notamment le Commerce et l’Hébergement-restauration (respectivement – 39 % et – 33 % en annuel).