Points de vigilance
L’activité progresse modérément
La situation économique présente un tableau contrasté avec une hausse de l’activité qui reste modérée et une inflation qui poursuit sa décrue, passant sous la barre des 2%. Des signaux de fragilité persistent : les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter, notamment dans le secteur de la construction et l’immobilier, la croissance des salaires montre des signes d’essoufflement.
Un marché de travail contrasté
Après une progression en début d’année, l’emploi salarié ralentit ce trimestre à cause d’une stabilisation de l’emploi privé. Le recul persistant dans la construction depuis plusieurs trimestres témoigne de difficultés durables dans ce secteur. Le taux de chômage reflue nettement et atteint un niveau historiquement bas. La demande d’emploi suit la même tendance. La durée moyenne d’inscription sur les listes de France Travail tend à s’allonger, en particulier chez les seniors. Sur un an, le volume d’offres d’emploi accuse une baisse significative.
Retour sur la plénière du 15 octobre 2024
Le nucléaire en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Si notre région ne produit pas d’électricité nucléaire sur son sol, elle bénéficie largement de la zone d’influence de la centrale du Triscastin (Drôme) et contribue à l’activité nucléaire via ses centres de recherche et d’ingénierie. Le nucléaire fait partie intégrante du tissu économique régional : le réseau des CCI dénombre ainsi près de 430 établissements situés au cœur et à la périphérie de la filière ; en majorité positionnés sur de l’ingénierie, du contrôle et des analyses techniques.
Dans une étude récente (Chaintreuil, 2024), le Carif-Oref s’est intéressé aux besoins en compétences spécifiques à la filière sur le territoire de Manosque-Cadarache. De forts enjeux ont été identifiés dans les métiers du nucléaire (hausse des prévisions d’emploi, attractivité, transition numérique, sûreté, féminisation...), ainsi qu’une série de préconisations : développer les modules techniques, promouvoir les métiers et les formations, intégrer les évolutions technologiques, former des profils expérimentés et adapter l’offre de formation aux besoins du territoire.
Hausse modérée de l’activité, reflux de l’inflation
Au printemps 2024, la croissance américaine demeure solide : le PIB a progressé de + 0,7 % après + 0,4 % au premier trimestre. La croissance du PIB dans la zone euro (+ 0,2 %), revenue depuis début 2024, est portée par le commerce extérieur. Elle masque toujours d’importantes disparités entre les pays : l’activité en Espagne caracole (+ 0,8 % au printemps), tandis que l’économie allemande reste à l’arrêt (- 0,1 %), en Italie, la croissance demeure modérée (+ 0,2 %). L’inflation a, quant à elle, nettement reflué à + 1,8 % en septembre (après + 2,2 % en août), passant en deçà des + 2 % pour la première fois depuis juin 2021. Ceci alimente des gains de pouvoir d’achat dans tous les pays de la zone : les ménages restent toutefois attentistes et ces gains sont pour le moment largement épargnés.
Au 2e trimestre 2024, l’activité économique française a continué de croître sur un rythme modéré (+ 0,2 %), portée par le commerce extérieur et les dépenses publiques. La demande intérieure est à l’arrêt pour le troisième trimestre consécutif : pour les ménages, la consommation est restée atone (+ 0,1 %) tandis que l’investissement a reculé, pour les entreprises (- 1,1 %) comme pour les ménages (-0,5 %). Pour la fin de l’année 2024, la consommation des ménages augmenterait à l’été, sous l’effet des dépenses liées aux Jeux Olympiques et Paralympiques, mais avec un taux d’épargne largement au-dessus de son niveau d’avant-crise. La croissance atteindrait + 1,1 % en 2024 en lien avec une légère embellie sur le front de la consommation pour la fin de l’année. Comme ailleurs en Europe, l’épisode inflationniste est terminé : la hausse des prix sur un an s’est limitée à +1,2 % en septembre.
Une situation de fragilité qui persiste en région
Les défaillances d’entreprises toujours en hausse
Sur les douze derniers mois (juillet 2023 à juin 2024), 6 500 entreprises ont déposé le bilan en Provence-Alpes-Côte d’Azur, contre 5 100 sur les douze mois précédents, soit une augmentation de + 27 % (26 % au national). Depuis début 2022, le nombre de défaillances poursuit sa hausse.
Cette augmentation des défaillances sur un an concerne tous les secteurs. Elle est particulièrement marquée dans le secteur de la Construction (+ 41 %, avec près d’un quart des défaillances enregistrées), dans les Activités immobilières (+ 36 %), dans l’Industrie (+ 31 %) et dans les Transports (+ 31 %). Dans l’Hébergement-restauration et le Commerce, elles continuent d’augmenter (respectivement + 28 % et + 23 % sur un an), mais le rythme de la hausse semble ralentir par rapport aux trimestres précédents.
Tous les départements de la région suivent, sur un an, cette tendance à la hausse. Les Hautes-Alpes et le Vaucluse connaissent une progression plus contenue (respectivement + 10 % et + 17 %). Tous les autres départements voient les dépôts de bilan augmenter nettement : les hausses s’échelonnent de + 25 % sur un an dans les Alpes-Maritimes à + 35 % dans le Var. Par rapport à 2019, le nombre de défaillances est plus élevé dans tous les départements de la région.
La croissance des salaires se tasse
Au 2e trimestre 2024, le salaire moyen par tête (SMPT) mensuel* - hors prime de partage de la valeur - s’élève à 2 773 € en région. Le SPMT croit modérément : + 0,6 %, après + 1,7 % au trimestre précédent. Sur un an, le SMPT s’accroît de + 3,0 %, bénéficiant des revalorisations successives du salaire minimum au 1er janvier 2024. Il reste cependant inférieur de 214 € au SMPT national (+ 2,9 % en un an).
Si le secteur de la construction verse en moyenne les salaires les plus bas (2 429 €), celui de l’industrie pourvoit les salaires les plus élevés (3 759 €). Dans ce dernier, seule l’Industrie agro-alimentaire n’atteint pas le SMPT de la région (2 399 €, 2 773 € tous secteurs), les activités de Cokéfaction et raffinage affichent quant à elles le SMPT le plus élevé (6 984 €). À l’inverse, le sous-secteur de l’Hébergement et restauration présente le SMPT le plus bas (2 135 €).
Le salaire moyen par tête (SMPT) : est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Les effectifs intérimaires pris en compte pour le calcul du SMPT sont ceux produits par la Dares. |
Emploi salarié atone
Le rebond de l’emploi salarié ne se confirme pas
Au 2e trimestre 2024, l’emploi salarié ralentit en Provence-Alpes-Côte d’Azur, après s’être redressé en début d’année : + 0,1 % (soit + 2 000 salariés), après + 0,3 % au 1er trimestre 2024. L’emploi privé se stabilise (après + 0,3 %), tandis que l’emploi public accélère légèrement (+ 0,4 %, après + 0,3 %). L’intérim s’accroît faiblement (+ 0,4 %, soit + 210 salariés, après - 0,3 %). Fin juin 2024, la région compte 2 027 600 salariés, en hausse de + 0,9 % sur un an (+ 17 400 salariés).
Dans le tertiaire marchand, les effectifs (intérim compris) se stabilisent, après avoir rebondi en début d’année (+ 0,5 %). Les hausses dans le Transport et entreposage (+ 0,4 %, après une stabilité), les Services de soutien aux entreprises (+ 0,3 %, après + 0,8 %) et aux ménages (+ 0,8 %, après + 0,9 %) ne suffisent pas à compenser les baisses dans les Activités financières et d’assurance (- 0,1 %, après - 0,3 %), le Commerce (- 0,2 %, après + 0,1 %), l’Information-communication (- 0,3 %, après + 0,8 %), l’Hébergement-restauration (- 0,5 %, après + 1,7 %) et, pour le 6e trimestre consécutif, dans les Activités immobilières (- 1,0 %, après - 1,1 %). Au total, l’emploi dans le tertiaire marchand ne dépasse que de + 0,6 % son niveau d’il y a un an (+ 6 300 salariés).
Le tertiaire non marchand (intérim compris) est le seul secteur qui demeure dynamique : + 0,4 % (soit + 2 400 salariés), comme début 2024. Sur un an, l’emploi progresse de + 1,8 % (soit + 11 800 salariés).
Après avoir oscillé entre + 0,3 % et + 0,5 % pendant près de deux ans, la croissance s’affaisse dans l’industrie, pénalisée par le recul de l’intérim : + 0,1 %, soit + 200 salariés, après + 0,3 %. Hors intérim, elle progresse de +0,4 %. L’essentiel des emplois créés ce trimestre le sont dans le Raffinage, industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution (+ 0,5 %, après + 0,3 %). Dans tous les autres sous-secteurs, la croissance est atone. Sur un an, l’emploi ralentit et s’élève de + 1,4 % (+ 2 500 salariés).
Dans la construction, les effectifs (intérim compris) reculent pour le 5e trimestre consécutif, mais moins fortement qu’en début d’année : - 0,4 %, soit - 560 salariés, après - 1,5 %. En rythme annuel, la contraction est forte : - 2,2 % (soit - 2 900 salariés).
Au 2e trimestre 2024, l’emploi salarié diminue dans la plupart des départements de la région : les Hautes-Alpes (- 0,5 %, après + 0,5 %), les Alpes-de-Haute-Provence (- 0,1 %, après - 0,4 %), le Var et le Vaucluse (- 0,1 %, après + 0,2 % chacun). Il se stabilise dans les Alpes-Maritimes (après + 0,6 %) et poursuit sa progression régulière dans les Bouches-du-Rhône (+ 0,3 %, après + 0,4 %), seul département où la croissance annuelle dépasse la régionale.
En France métropolitaine, l’emploi salarié marque également le pas : il est stable, après + 0,3 % au 1er trimestre 2024. L’emploi privé fléchit (- 0,1 %, après + 0,3 %), alors que l’emploi public progresse au même rythme qu’au trimestre précédent (+ 0,3 %). L’intérim recule pour le 6e trimestre consécutif (- 2,1 %, après - 0,5 %). Sur un an, les effectifs salariés nationaux augmentent de + 0,5 %. C’est la plus faible croissance annuelle depuis la crise sanitaire.
Seules les embauches en CDD d’un mois ou moins conservent leur dynamisme au 2e trimestre 2024
Sur un an, les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) en Provence-Alpes-Côte d’Azur progressent de + 3 %, conséquence directe de la croissance de + 7 % des CDD d’un mois ou moins, qui pèsent désormais pour deux tiers des déclarations du trimestre. Les contrats de plus d’un mois poursuivent leur décroissance, avec notamment une baisse annuelle des CDI (- 5 %, soit – 4 600 DPAE).
Seul le secteur des Services enregistre une hausse de ses embauches (+ 5 %). Si les DPAE dans les Administrations publiques, défense, enseignement, santé humaine et action sociale sont en hausse + 11%, les secteurs de la Construction, des Transports et du Commerce témoignent de fortes baisses (respectivement : – 13 %, – 7 % et – 4 %). En région, si les embauches dans les Activités immobilières reculent de – 6 %, seul le Var présente une hausse de ses DPAE dans ce secteur, quel que soit le type de contrat (+ 6 % pour les CDI, + 16 % pour les CDD).
La faible croissance de l’apprentissage se poursuit
Fin juin 2024, Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 66 000 apprentis dans les secteurs public et privé. Après avoir enregistré des rythmes de croissance annuels à deux chiffres, ce nombre progresse modestement depuis mi-2023 : + 4 %, soit + 3 000, comme au trimestre précédent.
En France métropolitaine, la tendance est similaire : + 4 % sur un an, soit + 36 300, après + 5 % début 2024. Le nombre d’apprentis s’élève à 937 000.
Au niveau régional, la hausse du nombre d’apprentis entre le 2e trimestre 2023 et le 2e trimestre 2024 explique environ une création d’emploi salarié sur dix sur l’année glissante, contre près d’une sur trois un an plus tôt. À l’échelon national, cette part se réduit mais reste plus importante qu’en région, passant de près de 40 % à environ 30 %.
Un marché du travail constrasté
Le taux de chômage repart à la baisse
Après deux trimestres de stabilité, le taux de chômage localisé recule de - 0,3 point au 2e trimestre 2024, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et s’établit à 7,8 % de la population active, niveau historiquement bas. C’est la plus forte baisse trimestrielle depuis fin 2021. Sur un an, le taux décroît de - 0,1 point.
En France métropolitaine, le taux de chômage au sens du BIT se replie moins vite qu’en région au 2e trimestre 2024 (- 0,1 point, comme en début d’année) et s’établit à 7,1 % de la population active. Sur un an, il progresse légèrement (+ 0,1 point).
Le taux de chômage diminue dans tous les départements de la région. Le repli est marqué dans les Alpes-Maritimes (6,7 %, - 0,4 point) et les Hautes-Alpes (6,2 %, - 0,3 point). Il est modéré (entre - 0,1 point et - 0,2 point) dans le Var (7,1 %), les Alpes-de-Haute-Provence (7,9 %), les Bouches-du-Rhône (8,4 %) et le Vaucluse (9,7 %).
Avertissement : Au 2e trimestre, avec le confinement général de la population, un grand nombre de personnes basculent temporairement vers l’inactivité, faute notamment de pouvoir réaliser des recherches actives d’emploi dans les conditions habituelles. Le taux de chômage recule alors « en trompe-l’œil » malgré une chute inédite de l’emploi. Au 3e trimestre, le retour à un comportement plus habituel de recherche et un niveau d’emploi encore déprimé conduisent à un fort rebond du taux de chômage. Au 4e trimestre, le taux se replie de nouveau, sous l’effet conjoint de la poursuite du rebond de l’emploi et de la légère baisse du taux d’activité liée au deuxième confinement. Depuis 2021, la dynamique du taux de chômage s’explique à nouveau par les mécanismes traditionnels d’évolutions du taux d’emploi et de la population active. |
La demande d’emploi confirme son recul
Au 2e trimestre 2024, Provence-Alpes-Côte d’Azur compte en moyenne 445 200 demandeurs d’emploi inscrits sur les listes de France Travail en catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité). Ce nombre diminue pour le deuxième trimestre consécutif (-1,0 %, soit - 4 500 demandeurs d’emploi, après - 0,3 %) et s’établit à son plus bas niveau depuis fin 2014. Sur un an, il recule légèrement (- 0,3 %), après deux trimestres de stabilité.
La baisse trimestrielle est identique pour les femmes et les hommes (- 1,0 %). Sur un an, la demande d’emploi féminine continue de décroître (- 0,9 %, après - 0,8 %) alors que la masculine atténue sa hausse (+ 0,3 %, après + 0,9 %).
La demande d’emploi des jeunes de moins de 25 ans confirme son recul amorcé en début d’année : - 1,2 %, après - 0,7 %. En rythme annuel, c’est la seule tranche d’âge qui s’élève : + 1,9 %, après +3,3 % début 2024. Dans le même temps, la demande d’emploi des seniors poursuit son repli entamé mi-2021, si l’on excepte la hausse ponctuelle du 4e trimestre 2023 : - 0,7 %, après - 0,5 %. Sur un an, le fléchissement est un peu moins vif : - 1,0 %, après - 1,4 %.
Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) repart à la baisse après deux trimestres de hausse (- 1,2 %, après + 0,4 %), mais continue d’augmenter sur un an (+ 0,4 %, après + 0,6 %). Ils représentent 42,1 % des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C, une part quasi-stable par rapport au 1er trimestre 2024 (- 0,1 point). Parallèlement, la diminution du nombre d’inscrits depuis moins d’un an est la même qu’en début d’année en rythme trimestriel (- 0,8 %) et deux fois plus soutenue qu’au 1er trimestre en rythme annuel (- 0,8 %, après - 0,4 %).
Le recul trimestriel s’intensifie dans tous les départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur au 2e trimestre 2024, sauf en Vaucluse où la demande d’emploi est quasi-stable (- 0,1 %, après + 0,3 %). La diminution est plus marquée dans les Alpes-Maritimes (- 1,4 %, après - 0,6 %), le Var (- 1,5 %, après - 0,5 %) et les Hautes-Alpes (- 1,6 %, après - 0,5 %) que dans les Alpes-de-Haute-Provence (- 0,8 %, après - 0,7 %) et les Bouches-du-Rhône (-0,9 %, après - 0,2 %). Sur un an, le léger repli régional résulte à la fois d’une forte décroissance dans les départements alpins, d’une vive augmentation en Vaucluse et d’une quasi-stabilité dans les autres départements.
Baisse annuelle des retours à l’emploi ce trimestre
Au 2e trimestre 2024, environ 96 000 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A et B ont accédé à un emploi d’un mois ou plus en région, soit une baisse de - 1,4 % par rapport au 2e trimestre 2023 (- 1 400 retours à l’emploi).
À l’exception des Alpes-de-Haute-Provence où le volume des reprises d’emploi se stabilise, la baisse annuelle s’observe dans tous les départements : les Hautes-Alpes (- 2,9 %), le Vaucluse (- 2,2 %), les Alpes-Maritimes (- 1,8 %), les Bouches-du-Rhône (- 1,4 %) et le Var (- 0,7 %).
Les demandeurs d’emploi en situation de RSA (DRSA) représentent 9 % de l’ensemble des retours à l’emploi et 18 % des inscrits en catégorie A et B (13 % en catégorie A, B et C). La part des reprises d’emploi des DRSA est plus importante dans les Bouches-du-Rhône qu’en région (11 %).
Le taux de retours à l’emploi (retours à l’emploi ramenés aux demandeurs d’emploi en catégories A et B) est de 10,5 % en région (- 0,1 point sur un an). Quatre départements ont un taux supérieur à celui de la région : Alpes-de-Haute-Provence (11,2 %), Alpes-Maritimes (11,9 %), le Var (13,2 %) et Hautes-Alpes (14,7 %). Les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, ont quant à eux des taux de inférieurs à la région (respectivement 8,7% et 9,7 %).
L’indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) observe une légère dégradation au cours du 2e trimestre 2024
Au 2e trimestre 2024, un demandeur d’emploi de Provence-Alpes-Côte d’Azur reste, en moyenne, inscrit consécutivement un peu plus de dix mois (308 jours) sur les listes de France Travail. Après une détérioration tout au long de l’année 2023, l’ICDC s’améliore nettement au cours du 1er trimestre 2024 avant de se dégrader de nouveau au 2e trimestre 2024. Cette hausse trimestrielle concerne l’ensemble des populations, à l’exception des hommes âgés de 25 à 49 ans (298 jours, - 5 jours). La plus forte augmentation concerne les séniors (464 jours ; + 24 jours) et plus particulièrement les femmes séniors (482 jours ; + 36 jours). En rythme annuel, l’ICDC régional se détériore seulement de quatre jours.
Concernant les domaines professionnels, la plupart des indicateurs sont en hausse au cours du 2e trimestre 2024, notamment dans l’Hôtellerie-restauration, tourisme, loisirs, animation (303 jours ; + 24 jours), les Arts, façonnage d’ouvrages d’art (337 jours ; + 19 jours) et la Communication, média, multimédia (332 jours ; + 17 jours). Les plus fortes améliorations, proviennent des secteurs du Transport, logistique (296 jours) et du Support à l’entreprise (349 jours).
La durée d’inscription à France Travail des demandeurs d’emploi inscrits au RSA est de 294 jours. Cette durée est plus élevée que celle de la région dans le Vaucluse (349 jours), les Alpes-de-Haute-Provence (318 jours) et les Bouches-du-Rhône (301 jours). L’ICDC s’améliore au cours de ce trimestre dans tous les départements, à l’exception des Alpes-de-Haute-Provence et du Var qui stagnent.
Un volume d’offres d’emploi collectées par France Travail en dessous des années précédentes
Les offres d’emploi diffusées par France Travail ont atteint un volume record en 2022. En 2023, elles se sont maintenues à un niveau élevé, mais légèrement inférieur en 2023. La baisse s’amplifie sur les deux premiers trimestres de 2024 : en cumul sur une année glissante, le nombre d’offres diffusées au deuxième trimestre 2024 diminue de - 5,9 % par rapport à l’année précédente. Ces diminutions sont plus prononcées dans les départements des Hautes-Alpes et de Vaucluse et à l’inverse, moins marquées dans les Bouches-du-Rhône.
En juin 2024 (en cumul depuis juillet 2023), le nombre d’offres d’emploi collectées par France Travail baisse pour l’ensemble des grands domaines de métiers, notamment pour ceux de l’hôtellerie-restauration, du commerce, vente et grande distribution, et des services à la personne et à la collectivité. Ces trois domaines regroupent conjointement un peu moins de la moitié des offres. La diminution des offres collectées est plus contenue dans l’installation et maintenance. Les offres collectées sont stables dans le domaine de l’industrie.
Zoom sur le marché du travail territorialisé
Le taux de chômage diminue dans toutes les zones d’emploi de la région
La baisse du taux de chômage prévaut dans toutes les zones d’emploi de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle est la plus forte (- 0,4 point) dans celles de Menton (5,7 %) et Sainte-Maxime (7,6 %) et la plus faible (- 0,1 point) dans celles de Martigues – Salon (8,3 %), Digne-les-Bains (8,3 %), Orange (9,0 %), Arles (partie Paca, 9,1 %) et Avignon (partie Paca, 10,7 %). Dans les autres territoires, le recul oscille entre - 0,2 point et - 0,3 point, proche du niveau régional.
Situation sociale
Le nombre de bénéficiaires du RSA continue de diminuer
Au 2e trimestre 2024, le nombre de foyers bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) poursuit sa baisse amorcée mi-2021 en Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 3,6 % sur un an, soit – 5 200 foyers bénéficiaires) pour atteindre 141 100. Plus prononcé qu’en France métropolitaine (- 1,3 %), ce recul concerne tous les départements de la région, particulièrement le Vaucluse (- 10,8 %).
Depuis l’arrêt des mesures de prolongation à l’assurance chômage mi-2021 qui avait conduit à une forte remontée du nombre de bénéficiaires de l’Allocation spécifique de solidarité (ASS) en juillet, les effectifs ne cessent de diminuer. Fin mai 2024, ils s’établissent à 19 300 (- 4,7 % sur un an, après - 7,9 %). Cette baisse, observée dans tous les départements, est légèrement plus rapide qu’au niveau national (- 3,9 %).
Parallèlement, le nombre de bénéficiaires de la Prime d’activité (PA) poursuit sa diminution (- 3,3 % sur un an, contre - 3,2 % en France métropolitaine) et s’établit à 373 600 au 2e trimestre 2024. Tous les départements sont concernés.
Indicateurs avancés
Selon la Banque de France, l’activité économique régionale est demeurée globalement bien orientée au cours de la dernière période sous revue. L’activité industrielle s’est légèrement redressée. Les capacités de production ont été sollicitées en juin à hauteur de 77 %, soit 4 points en dessous de la moyenne de longue période (81 %). Les prix se sont maintenus tant à l’achat qu’à la vente. La situation des carnets de commandes est jugée basse. Les stocks sont toujours au-dessus de la normale.
Dans les services marchands les volumes ont globalement bien progressé. Les prix se sont maintenus. L’activité du secteur de la Construction a évolué positivement en fin de trimestre. La météorologie est à l’origine de décalages de chantiers ; un effet report sur le 3e trimestre est annoncé. Les carnets de commandes apportent une visibilité partielle avec des inquiétudes pour 2025. La pression concurrentielle est à l’origine d’une évolution baissière du prix des devis.