Points de vigilance
En Provence - Alpes - Côte d’Azur, le 2e trimestre 2022 est favorable.
Économie dynamique mais sous contraintes
La région bénéficie pleinement de l’effet rebond des secteurs du tourisme sinistrés par la crise sanitaire, avec un niveau général d’activité en progression, lié à ses qualités intrinsèques (géographie, patrimoine…). Toutefois, des tensions continuent de se cristalliser autour des problématiques de hausse des prix des matières premières, de difficultés de recrutement et de risques de défaillances d’entreprises.
Marchés du travail et de l’emploi propices à l’embauche
L’emploi salarié et les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) sont dynamiques. Le taux de chômage s’établit de nouveau à un niveau historiquement bas et la demande d’emploi continue de reculer. Cette tendance se confirme aussi pour les publics les plus éloignés de l’emploi, comme les seniors et les demandeurs d’emploi de longue durée. L’indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) s’améliore et les reprises d’emploi diminuent.
Cependant, des incertitudes se font jour concernant l’intérim, dont les effectifs reculent pour le deuxième trimestre consécutif. La Construction est particulièrement impactée par ce phénomène, lequel contribue à contracter l’emploi du secteur. Au 3e trimestre, la baisse de la demande d’emploi devrait s’interrompre.
Alpes-Maritimes : une embellie printanière
L’emploi salarié et les déclarations d’embauches sont en forte hausse sur le territoire maralpin. La situation sociale y est particulièrement favorable, avec une baisse d’ampleur du nombre de bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA). L’activité économique reste néanmoins à surveiller, notamment au regard de la progression des reports de cotisation des entreprises - plus conséquente qu’ailleurs en région -, lesquels sont de potentiels signes avant-coureurs de défaillances.
Les mouvements sociaux qui s’amorcent autour des enjeux de revalorisations salariales en contexte inflationniste (e.g grèves dans la cokéfaction et le raffinage) ; de même que la mise en application de la réforme de l’assurance-chômage - projet de loi portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi - risquent d’avoir une incidence sur l’économie régionale.
Une activité économique française en phase de ralentissement
Une économie régionale dynamique mais des entreprises fragilisées
2022, une activité économique propice
Selon les prévisions de la Banque de France,l’évolution des activités confirme une certaine résilience de l’économie régionale en 2022. Néanmoins, le contexte géopolitique depuis février génère de nouvelles inquiétudes (une inflation à son plus haut niveau depuis vingt ans). Les difficultés de recrutement et l’évolution haussière du prix des intrants persistent et les inquiétudes inhérentes aux problématiques énergétiques grandissent.
Sur l’année 2022, le volume des transactions dans les services marchands progresse (+ 10 %). Les dépenses d’investissements augmenteraient et l’emploi semble bien orienté.
Dans l’industrie, la croissance de la production évolue positivement (+ 9 %). Cette situation est issue d’une forte demande, des carnets de commandes au plus haut ayant induit une forte sollicitation des capacités de production en début d’année.
La construction augmente de + 4 %. Cette évolution trouve son origine dans une hausse des prix pratiqués en lien avec la revalorisation des indices de référence de la profession. Toutefois, les carnets de commandes sont moins garnis et laissent place à des incertitudes.
Pour l’ensemble des secteurs, la visibilité d’activité pour 2023 est plus mitigée, la croissance en serait ainsi ralentie.
Des reports de cotisations en légère hausse
Au 13 septembre 2022, près de 201 300 établissements ayant demandé un report de leurs charges depuis le début de la crise, restent débiteurs (plus de 428 100 initialement enregistrés, soit 47 % toujours en cours). Ils représentent 30 % des établissements de la région. Ces demandes concernent essentiellement des entreprises individuelles.
Les situations départementales sont disparates : les Hautes-Alpes (3 %), Alpes-de-Haute-Provence (3 %) et le Vaucluse (11 %) affichent des taux faibles ; le Var (21 %) et les Alpes-Maritimes (26 %) ont des taux de reports plus importants ; les Bouches-du-Rhône (36 %), enregistrent le taux le plus élevé de la région.
Les reports de charges sont variables selon les secteurs d’activité. Dans l’Administration publique, seulement 11 % des établissements ayant bénéficié d’un report restent débiteurs, contrairement aux Activités spécialisées (53 %), à la Construction (51 %), aux Activités de services (49 %) et au Transport-entreposage (47 %).
Les défaillances d’entreprises à la hausse
Après avoir connu un niveau historiquement bas fin 2021, les défaillances remontent début 2022 en région (+ 8,0 % sur le trimestre, après + 9,8 % au 1er trimestre), pour s’établir en juin à 3 760 défaillances sur un an. Cette hausse est notamment liée aux remboursements de prêt garanti par l’État (PGE) et aux mesures de soutien exceptionnelles pendant la crise sanitaire. Le 1er semestre 2022 comptabilise 590 défaillances supplémentaires par rapport au point bas du 4e trimestre 2021 : Commerce et réparation automobile (+ 150), Soutien aux entreprises (+ 110) et Hébergement-restauration (+ 110).
26 900 entreprises ont été créées en région au 2e trimestre. Le nombre de nouvelles entreprises recule de nouveau, − 1,7 % par rapport au trimestre précédent (après − 1,8 % au 1er trimestre). Il reste toutefois largement supérieur au niveau d’avant-crise (+ 19,2 % par rapport au 4e trimestre 2019).
L’emploi au beau fixe
L’emploi salarié accélère
En Provence - Alpes - Côte d’Azur, l’emploi salarié augmente de + 0,6 % au 2e trimestre 2022 (+ 11 500 emplois), après + 0,3 % au trimestre précédent. Mi-2022, la région compte ainsi 1 988 300 salariés : c’est + 2,8 % de plus qu’il y a un an (soit + 55 100 emplois) et + 4,7 % au- dessus du niveau d’avant - crise, fin 2019 (soit + 89 500 emplois). Cette hausse est surtout portée par l’emploi salarié privé (+ 0,7 %, soit + 10 700 emplois, après + 0,5 %) qui se situe + 5,8 % au-dessus de son niveau de fin 2019. Dans le secteur public, l’emploi augmente de + 0,2 %, soit + 770 emplois (après – 0,3 %), et excède de + 1,3 % son niveau d’avant-crise. Pour le 2e trimestre consécutif, l’intérim se contracte (– 2,1 %, soit – 1 100 salariés, après – 3,0 %) mais demeure supérieur à son niveau de fin 2019 (+ 5,2 %).
Dans le tertiaire marchand, la croissance de l’emploi salarié (intérim compris) est très soutenue (+ 1,0 % au 2e trimestre, soit + 9 700 salariés après + 0,8 %). Certains sous-secteurs sont particulièrement dynamiques : Hébergement-restauration (+ 3,1 %, après + 1,3 %), Information-communication (+ 2,7 %, après + 1,4 %), Services aux ménages (+ 1,4 %, comme au 1er trimestre) et Services aux entreprises (+ 1,0 %, après + 1,4 %). À l’inverse, les Activités immobilières (+ 0,2 %, après – 0,2 %), le Commerce (+ 0,1 %, après + 0,2 %) et Transports et entreposage (stabilité, après – 0,2 %) sont à la peine. Au total, le tertiaire marchand s’élève de + 6,2 % au-dessus de son niveau d’avant-crise.
Dans le tertiaire non marchand, l’emploi (intérim compris) est quasi stable (+ 0,1 %, comme début 2022, soit + 970 salariés). Il se situe + 2,7 % au-dessus de son niveau d’avant-crise.
De même, dans l’industrie, les effectifs (intérim compris) ne progressent presque pas (+ 0,1 %, comme au 1er trimestre, soit + 160 salariés), pénalisés par la baisse de l’intérim (– 3,3 %). Hors intérim, l’emploi industriel augmente de + 0,4 %. Si l’Industrie agro-alimentaire (+ 0,6 %, après – 0,2 %) et la Fabrication de matériels de transport (+ 0,7 %, après – 0,3 %) retrouvent des couleurs, la Fabrication d’autres produits industriels détruit des emplois pour la première fois depuis début 2020 (– 0,2 %, après + 0,3 %). Les effectifs sont de nouveau stables dans la Fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques ; fabrication de machines, seul sous-secteur qui ne retrouve pas son niveau d’avant-crise. Au total, l’industrie dépasse de + 3,6 % son niveau de fin 2019.
Enfin dans la construction, l’emploi (intérim compris) se contracte de nouveau (– 0,4 %, soit – 480 salariés, après – 0,9 %). Là encore, c’est le recul de l’intérim (– 4,2 %) qui explique cette baisse. Hors intérim, l’emploi augmente de + 0,1 %. Le taux de recours à l’intérim diminue encore (– 0,4 point) et s’établit à 9,6 %, taux le plus bas depuis 2016 si l’on excepte le 1er semestre 2020, début de la crise sanitaire. Néanmoins, l’emploi demeure bien au-dessus de son niveau de fin 2019 (+ 5,1 %).
Au sein des départements de la région, la hausse au 2e trimestre est particulièrement vive dans les Alpes-Maritimes (+ 1,1 %, après + 0,7 %). La croissance est plus modérée dans les Bouches-du-Rhône, les Hautes-Alpes et le Vaucluse (entre + 0,4 % et + 0,5 %) et proche de la stabilité dans les Alpes-de-Haute-Provence et le Var (entre + 0,1 % et + 0,2 %).
En France métropolitaine, l’emploi salarié progresse moins vite qu’en région (+ 0,3 %, comme au 1er trimestre), uniquement soutenu par le secteur privé (+ 0,4 %, comme début 2022), tandis que le secteur public reste stable. L’intérim baisse une nouvelle fois (– 2,6 %, après – 1,9 %). Au total, début 2022, l’emploi salarié dépasse de + 3,2 % son niveau d’avant-crise.
Des déclarations d’embauches dynamiques
Au 2e trimestre 2022, les déclarations préalables à l’embauche (DPAE, hors intérim) progressent par rapport au 2e trimestre 2021 (+ 31 %). Tous les types de contrats sont en hausse : ceux d’une durée d’un mois ou moins (+ 47 %), les CDI (+ 14 %) et les contrats en CDD de plus d’un mois (+ 9 %). Les Hôtels, cafés et restaurants sont les plus dynamiques (+ 65 %). Suivis par les Services (+ 28 %), le Commerce (+ 8 %) et l’Industrie (+ 3 %). Seule la Construction enregistre un recul de ses embauches (– 3 %).
Indifféremment de la taille de l’entreprise, les embauches augmentent sur l’année, et ce sont les entreprises de 10 à 49 salariés qui enregistrent la plus forte croissance (+ 39 %).
La dynamique des DPAE profite à l’ensemble des départements de la région. Elle est particulièrement marquée dans les Alpes-Maritimes, où les embauches augmentent de plus de + 66 %. Cette croissance est portée à la fois par le secteur des Hôtels, cafés et restaurants (+ 128 %) mais aussi par les Services (+ 54 %), qui représentent plus de la moitié des DPAE du département). Par rapport à l’avant-crise sanitaire, seul le Vaucluse régresse, en raison d’une baisse de ses embauches dans la Construction (– 13 %), le Commerce (– 6 %), les Services (– 4 %) et les Hôtels, cafés et restaurants (baisse inférieure à 1 %).
Un marché du travail propice
Le taux de chômage maintenu à un niveau historiquement bas
En Provence - Alpes - Côte d’Azur, le taux de chômage localisé reste quasi stable au 2etrimestre 2022 : – 0,1 point. Il s’établit ainsi à 8,2 % de la population active, soit – 0,8 point sur un an et – 1,0 point par rapport à son niveau d’avant-crise. C’est le niveau le plus bas jamais observé.
Dans les départements, le taux de chômage ne varie presque pas sur le trimestre : – 0,2 point dans les Hautes-Alpes (6,8 %) et les Alpes-Maritimes (7,4 %), – 0,1 point dans le Var (7,4 %), + 0,1 point dans les Alpes-de-Haute-Provence (8,3 %) et le Vaucluse (9,5 %) et une stabilité dans les Bouches-du-Rhône (8,8 %).
En France métropolitaine, le taux de chômage est quasi stable également (+ 0,1 point) et s’établit à 7,2 % de la population active au 2e trimestre 2022. Il est inférieur de – 0,7 point à son niveau pré-crise et de – 0,5 point sur un an.
Avertissement : au 2e trimestre 2020, avec le confinement général de la population, un grand nombre de personnes basculent temporairement vers l’inactivité, faute notamment de pouvoir réaliser des recherches actives d’emploi dans les conditions habituelles. Le taux de chômage recule alors « en trompe-l’œil » malgré une chute inédite de l’emploi. Au 3e trimestre, le retour à un comportement plus habituel de recherche et un niveau d’emploi encore déprimé conduisent à un fort rebond du taux de chômage. Au 4e trimestre, le taux se replie de nouveau, sous l’effet conjoint de la poursuite du rebond de l’emploi et de la légère baisse du taux d’activité liée au deuxième confinement. Depuis début 2021, si l’on excepte la forte baisse de fin 2021, la stabilité prévaut, résultat de mécanismes traditionnels d’évolution du taux d’emploi et de la population active. |
Nouvelle baisse du nombre de demandeurs d’emploi
Au 2e trimestre 2022, la région compte en moyenne 451 900 demandeurs d’emploi inscrits sur les listes de Pôle emploi en catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité). Ce nombre, au plus bas depuis début 2015, continue de reculer mais sur un rythme un peu plus ralenti qu’au trimestre précédent : – 2,1 %, après – 2,7 %. Sur un an, la baisse avoisine les – 10 %.
Le repli trimestriel concerne autant les hommes (– 2,1 %, après – 3,3 %) que les femmes (– 2,2 % après une baisse de la même ampleur). Toutes les tranches d’âge sont concernées. Chez les jeunes de moins de 25 ans, la baisse décélère nettement (– 1,9 % après – 4,5 %). Comme depuis un an, la demande d’emploi des 50 ans ou plus décroît (– 1,7 %, après – 2,0 %).
Pour le cinquième trimestre consécutif, le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) se replie (– 5,0 %, après – 5,4 %). Ainsi, leur part dans l’ensemble des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C ne cesse de reculer (– 1,4 point sur un trimestre) et atteint 44,9 %, son niveau le plus bas en quatre ans. À l’inverse, le nombre d’inscrits depuis moins d’un an repart légèrement à la hausse (+ 0,4 %, après – 0,3 %).
Au 2e trimestre 2022, la demande d’emploi recule dans tous les départements de la région. La décrue s’intensifie dans les Alpes-de- Haute-Provence (– 2,6 %, après – 1,7 %), se maintient dans le Var (– 3,1 %) et se modère dans les Hautes-Alpes (– 0,6 % après – 3,5 %), les Bouches-du-Rhône (– 1,8 %, après – 2,5 %), les Alpes-Maritimes (– 1,9 %, après – 3,1 %) et le Vaucluse (– 2,3 %, après – 2,5 %).
Baisse des retours à l’emploi
Au cours du 2e trimestre 2022, près de 101 400 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A et B ont accédé à un emploi d’un mois ou plus, soit une diminution de – 13,6 % par rapport au 2e trimestre 2021. Sur 12 mois glissants, cela représente plus de 391 600 retours à l’emploi (+ 1,3 % par rapport à l’année 2021). Sur la même période, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A et B diminue de – 12,4 %.
L’ensemble des départements connait une baisse annuelle du volume des reprises d’emploi, le département des Hautes-Alpes constate la plus forte diminution (– 19,6 %), suivent les Alpes-de-Haute-Provence (– 15,7 %), le Var (– 15,4 %), les Alpes-Maritimes (– 13,8 %), le Vaucluse (– 13,2 %) et les Bouches-du-Rhône (– 11,4 %).
L’indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) s’améliore très légèrement
Avec une conjoncture économique maintenue telle qu’elle s’établit au 2e trimestre 2022, un demandeur d’emploi en région resterait, en moyenne, inscrit près de neuf mois consécutivement (270 jours) sur les listes de Pôle emploi. Après une embellie de presque un mois au cours du trimestre précédent, l’indicateur observe une quasi-stagnation ce trimestre (– 3 jours). Cette très légère baisse concerne l’ensemble des catégories, excepté les hommes de moins de 25 ans (+ 5 jours). La principale embellie concerne les seniors (405 jours ; – 12 jours).
Au cours de ce trimestre, les ICDC des secteurs « Support à l’entreprise » (283 jours, – 34 jours), de la « Banque - assurance - immobilier » (277 jours, – 27 jours) et du « Transport - logistique » (247 jours, – 25 jours) baissent les plus fortement. En revanche, ceux des secteurs de l’ « Industrie » (295 jours) et de l’ « Hôtellerie-restauration, tourisme, loisirs et animation » (254 jours) suivent des dégradations d’environ deux à trois semaines. En rythme annuel, l’ICDC régional diminue de – 58 jours, la totalité des indicateurs s’améliorent.
L’ICDC baisse pour la majorité des départements ce trimestre. Seuls le Var (254 jours ; + 9 jours) et les Hautes-Alpes (plus élevé de la région avec 323 jours ; + 19 jours) subissent une dégradation. Les Bouches-du-Rhône (278 jours) et les Alpes-de-Haute-Provence (311 jours) observent chacun une embellie d’une dizaine de jours environ ; celui des Alpes-Maritimes (245 jours, – 7 jours) et du Vaucluse (293 jours, – 5 jours) s’améliorent d’une semaine ou moins.
Zoom sur le marché du travail territorialisé
Forte baisse du taux de chômage dans la zone d’emploi de Briançon
Au 2e trimestre 2022, le taux de chômage recule nettement au 2e trimestre 2022 (– 0,6 point) dans la zone d’emploi de Briançon où il redevient le plus bas de la région (6,1 %). La baisse est plus modérée (entre – 0,4 et – 0,3 point) dans les zones de Fréjus (8,5 %) et Sainte-Maxime (8,8 %). Seules les zones d’emploi de Draguignan (8,9 %) et de Toulon (7 %) subissent une légère hausse (+ 0,1 point). Dans les autres territoires, l’évolution est proche de celle de la région.
Indicateurs complémentaires
En Provence - Alpes - Côte d’Azur, le nombre de foyers bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) continue de baisser sur un an, à rythme un peu moins soutenu qu’au trimestre précédent : 10 600 foyers bénéficiaires en moins, (soit – 6,5 % fin juin 2022, après – 8,5 %). Ce recul, toujours plus prononcé qu’en France métropolitaine (– 3,3 %), est constaté dans tous les départements de la région, plus particulièrement dans les Alpes-Maritimes (– 13,8 %). Le nombre de foyers allocataires du RSA s’établit ainsi à 151 700 dans la région à fin juin 2022.
Le nombre de bénéficiaires de l’Allocation spécifique de solidarité (ASS), qui s’établit à 23 800 à fin mai 2022, continue également de diminuer en rythme annuel (– 2,7 %, soit – 650 bénéficiaires, après – 5,4 %). Ce nombre recule dans tous les départements, à l’exception des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes, où il se stabilise. Au niveau national, la baisse est similaire à la région (– 2,8 %).
Fin juin 2022, 378 600 foyers sont bénéficiaires de la Prime d’activité (PA) en région. Ce nombre est en hausse sur un an (+ 2,6 %, soit + 9 500 foyers, après + 2,0 %) et reste toujours supérieur à son niveau d’avant-crise (+ 3,9 % par rapport à février 2020). Les augmentations les plus fortes sont observées dans les départements alpins : Alpes-Maritimes (+ 4,2 %), Alpes-de- Haute-Provence (+ 4,3 %) et Hautes-Alpes (+ 5,0 %). Au niveau national, la progression est proche du niveau régional (+ 2,5 %).
En août 2022, plus de 181 900 déclarations préalables à l’embauche (DPAE) ont été enregistrées en région, en hausse de + 4 % sur un an. Les contrats en CDI et CDD d’un mois ou moins sont dynamiques à l’inverse des CDD de plus d’un mois (– 6 %). Indifféremment du type de contrat, les embauches dépassent toujours leur niveau pré-crise (+ 9 %).
Sur un an, les DPAE de la Construction sont en recul (− 17 %) comme celles du Commerce (− 12 %) et de l’Industrie (− 3 %). 67 % des embauches du mois d’août relèvent du secteur des Services, qui conserve son dynamisme (+ 6 %). Les embauches dans le secteur Hôtels, cafés et restaurants sont les plus énergiques sur un an du fait de la saison estivale (+ 8 %), mais sont les seules à être en berne par rapport à leur niveau d’avant-crise (− 8 %).
Seuls les établissements de moins de 10 salariés subissent une diminution de leurs embauches sur un an (– 13 %). À l’opposé se trouvent les établissements de 250 salariés et plus (+ 13 %).
En août 2022, les Alpes-Maritimes se distinguent avec une croissance annuelle de leurs embauches de + 18 %, suivies de loin par le Var (+ 3 %). Les départements du Vaucluse (− 9 %), des Alpes-de-Haute-Provence (− 5 %) et des Bouches-du-Rhône (− 1 %) présentent une décroissance de leurs DPAE. Celles des Hautes-Alpes sont stables.
Depuis mars 2022, les offres d’emploi affichent des volumes jamais atteints. Cette tendance haussière se confirme sur les mois de juillet, août et septembre 2022. C’est une augmentation régionale de + 10 % sur un an. Seul le département des Bouches-du-Rhône enregistre un léger recul (− 0,3 %).
La majorité des grands secteurs d’activité (NA17) connaissent un regain de leurs propositions d’embauches, toujours à nuancer en raison de l’arrêt de certaines activités en 2021. En effet, certains secteurs tels que l’Hébergement-restauration et le Commerce-réparation d’automobiles et de motocycles affichent un recul toutefois compensé par d’autres secteurs, comme Activités scientifiques et techniques - services administratifs et de soutien et des Administrations publiques, enseignement, santé humaine et action sociale.
Plus précisément, les sous-secteurs des Aides à domicile enregistrent depuis plusieurs mois de fortes augmentations du nombre d’offres d’emploi déposées à Pôle emploi. Cette amélioration est visible aussi au sein des Activités des agences de travail temporaire, de l’Administration publique générale et du Nettoyage courant des bâtiments. En revanche, pour la première fois depuis la réouverture des établissements, la Restauration traditionnelle voit ses offres d’emploi se dégrader.
Dans la plupart des grands domaines de métiers, le volume enregistré augmente au cours des quatre derniers mois. De façon plus prononcée pour ceux des Services à la personne et à la collectivité, de la Banque, assurance, immobilier, de l’Agriculture, de l’Industrie qui représentent conjointement près d’un tiers de l’offre d’emploi déposée à Pôle emploi. En revanche, les métiers de l’Hôtellerie-restauration, tourisme, loisirs et du Commerce, vente et grande distribution sont en recul.