Une croissance de l’emploi qui perdure
À la fin du 1er trimestre 2018, 1 842 100 salariés sont employés en Provence - Alpes - Côte d’Azur, soit une hausse de 0,4 % par rapport à fin 2017 (+ 7 500 personnes) et de 1,1 % sur un an. L’emploi salarié marchand continue de progresser : + 0,6 % (soit + 6 700 personnes), après + 0,5 % fin 2017. Sur un an, la croissance est très vive : + 1,8 %, après + 1,7 % l’année précédente. Début 2018, la région compte ainsi 1 206 600 salariés dans le secteur marchand. Alors que l’intérim marque le pas (+ 0,6 %, après + 5,5 % fin 2017), l’emploi hors intérim augmente deux fois plus vite qu’au trimestre précédent (+ 0,6 %, après + 0,3 %).
En réaffectant chaque intérimaire à son secteur d’activité employeur, l’essentiel des créations d’emploi a encore lieu dans le tertiaire marchand au 1er trimestre : + 5 700 emplois (+ 0,6 %, après + 0,4 %). Tous les sous-secteurs sont concernés par cette hausse, à l’exception des Activités financières et d’assurance (– 0,3 % début 2018, après une stabilité). La demande de travail émanant des entreprises repart dans l’Hébergement-restauration (+ 2,3 %, après – 0,4 %). Dans l’Information-communication, elle accélère nettement (+ 1,9 %, après + 0,8 %). Enfin, bien qu’en ralentissement, elle reste soutenue dans le Commerce (+ 0,4 %, après + 0,5 %), les Transports et entreposage (+ 0,7 %, après + 1,1 %) et les Activités de soutien aux entreprises (+ 0,3 %, après + 0,9 %). Les Activités immobilières et les Autres activités de services se stabilisent.
Pour le deuxième trimestre consécutif, l’industrie crée des emplois dans la région : + 0,3 % hors intérim, comme au trimestre précédent, et + 0,3 % intérim compris (après + 0,7 %). La demande de travail ne progresse que dans l’Industrie agroalimentaire (+ 1,2 %, après + 1,1 %) et la Fabrication d’autres produits industriels (+ 0,2 %, après + 0,8 %). Ailleurs, elle est stable ou se replie très légèrement.
Dans la construction, les besoins de main-d’œuvre se stabilisent après la croissance exceptionnelle du 4e trimestre 2017 (+ 0,1 %, après + 1,5 %). La baisse de l’intérim, enregistrée pour la première fois depuis l’été 2015 (– 1,5 %), a légèrement pénalisé la croissance de l’emploi dans le secteur. Hors intérim, le ralentissement de l’emploi est moins marqué (+ 0,3 %, après + 0,9 %).
Enfin, l’emploi se redresse dans le tertiaire non marchand (+ 0,1 %, soit + 840 personnes), après avoir reculé aux 3e et 4e trimestres 2017.
En France métropolitaine, contrairement à la tendance régionale, l’emploi salarié total ralentit (+ 0,2 %, après + 0,4 %). Le secteur marchand décélère plus fortement,
freiné à la fois par l’intérim et l’emploi hors intérim (+ 0,3 %, après + 0,7 %). Sur un an, la croissance demeure toutefois vigoureuse (+ 1,7 %, après + 2,0 %). Dans le tertiaire non marchand, l’emploi se stabilise.
Les CDI continuent de progresser
En région, les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) hors intérim continuent de progresser à un rythme important ce trimestre (+ 3,6 %), et ce, quel que soit le type de contrat. Plus de 85 000 CDI ont été signés (+ 7,2 %). La forte hausse des DPAE dans les Hôtels, cafés, restaurants pourrait confirmer un niveau d’emploi élevé dans ce secteur au 2e trimestre. À l’inverse, elles aissent dans la Construction (– 0,2 %) et pourrait annoncer un ralentissement de l’emploi dans ce secteur. Plus d’un tiers des déclarations a été réalisé par des TPE (1 à 9 salariés) qui continuent d’être très dynamiques en termes d’emploi. Avec 4,3 % d’embauches supplémentaires au cours du 1er trimestre, les entreprises de 10 à 49 salariés participent activement à la création d’emploi.
Détérioration du marché du travail, notamment pour les inscrits de longue durée
Nette décélération de la demande d’emploi
La région compte en moyenne, au 1er trimestre 2018, 499 000 demandeurs d’emploi de catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité). Ce nombre augmente de 15 700 sur une année. Pour la première fois depuis fin 2016, le rythme de croissance de la demande d’emploi décélère (+ 3,2 %, après + 4,1 % au trimestre précédent).
Le ralentissement concerne les femmes et les hommes, toutefois la hausse annuelle demeure plus vigoureuse pour les femmes (+ 5,5 % et + 1,0 % pour les hommes). Chez les jeunes de moins de 25 ans, la demande d’emploi s’accentue (+ 2,3 %, après + 1,9 %).
Chez les 50 ans et plus, elle ralentit nettement (+ 6,2 %, après + 8,0 %). Enfin, alors que la demande d’emploi de longue durée s’intensifie (+ 10,0 %, après + 8,7 %), le nombre d’inscrits depuis moins d’un an recule pour la première fois depuis près de deux ans (– 1,6 %, après + 0,8 %).
En France métropolitaine, la demande d’emploi décélère également (+ 2,1 %, après + 2,8 %). Si les évolutions pour les seniors ainsi que celles par sexe et ancienneté d’inscription sont similaires à la région, le nombre de jeunes continue de se replier (– 0,7 %).
Une hausse des reprises d’emploi ce trimestre
Au cours du 1er trimestre 2018 en Provence - Alpes - Côte d’Azur, près de 94 400 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B ont accédé à un emploi d’un mois ou plus, soit + 8,0 % par rapport au 1er trimestre 2017. Sur 12 mois glissants, cela représente plus de 370 600 reprises d’emploi (+ 6,8 % par rapport à l’année précédente). Sur la même période, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B s’est accru de + 2,4 %. 14 800 demandeurs d’emploi de moins de 25 ans ont retrouvé un emploi. Il s’agit de la classe d’âge ayant le plus profité des reprises d’emploi avec un taux de 10,7 % (8,6 % pour les 25-49 ans et 4,8 % pour les 50 ans et plus). Plus des deux tiers des reprises d’emploi concernent des demandeurs d’emploi avec moins d’un an d’ancienneté. Trois domaines professionnels concentrent près de la moitié des reprises d’emploi : l’Hôtellerie-restauration tourisme (+ 11,5 %), le Commerce, vente et grande distribution (+ 10,4 %) et les Services à la personne et à la collectivité (+ 9 %).
L’indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) en légère hausse
Avec une conjoncture économique maintenue telle qu’elle s’établit au 1er trimestre 2018, un demandeur d’emploi de Provence - Alpes - Côte d’Azur resterait, en moyenne, inscrit un an et trois semaines (386 jours) sur les listes de Pôle emploi, soit 15 jours de plus ce trimestre. En rythme annuel, l’ICDC régional augmente de plus de cinq semaines (+ 36 jours).
L’augmentation trimestrielle touche toutes les catégories de population mais surtout les seniors (+ 38 jours) et les cadres (+ 26 jours). Les jeunes voient leur indicateur de durée de chômage quasiment stagner en trois mois (+ 5 jours). L’ICDC dans les Alpes-de-Haute-Provence (418 jours) et le Vaucluse (415 jours) reste élevé : c’est dans ce dernier que la détérioration est la plus marquée au cours de ce trimestre (+ 34 jours). Il augmente plus modérément (+ 22 jours) dans les Hautes-Alpes (384 jours). Au sein des Bouches-du-Rhône (395 jours), des Alpes-Maritimes (363 jours) et du Var (378 jours), la variation est d’un peu plus de deux semaines.
Zoom sur le marché du travail territorialisé
Le commerce mondial et l’activité économique française resteraient favorables en 2018
Après un 1er trimestre en demi-teinte, l’orientation positive de l’économie régionale est de retour
La baisse des demandeurs de délais se poursuit
Au cours du 2e trimestre 2018 en région, 2 678 entreprises ont demandé un délai à l’Urssaf pour le paiement de leurs cotisations, soit 1,6 % des entreprises. En un an, les demandes ont baissé de 30 %.
Cette amélioration concerne toutes les tailles d’entreprises, notamment celles de moins de 10 salariés (– 36 % en annuel). Tous les secteurs sont concernés et plus particulièrement le Commerce et l’Hébergement et restauration (respectivement –38 % et –34 %).